Ce webinaire consacré à la démarche TMS Pros dans le secteur sanitaire et médico-social présente cette démarche pour les professionnels de ce secteur particulièrement touchés par les troubles musculosquelettiques (TMS) et expose l’accompagnement des établissements par la Cramif dans la mise en œuvre d’actions concrètes afin de prévenir la sinistralité et les formations dispensées dans ce cadre.

Stéphane Da Silva, ingénieur conseil

Bonjour à toutes et à tous, je me présente Stéphane Da Silva, je suis ingénieur conseil à la Cramif et je suis en charge du pilotage du secteur sanitaire et médico-social. Alors, nous sommes réunis aujourd’hui pour un webinaire d’une durée d’environ 1 heure 30 pour aborder la démarche TMS Pros dans le secteur du sanitaire et médico-social. Alors, vous êtres aujourd’hui plus d’une centaine d’établissements qui se sont inscrits avec un auditoire majoritaire d’EPHAD mais aussi de nombreux hôpitaux et cliniques qui sont concernés aussi par le programme TMS Pros.

Alors, ce webinaire s’inscrit dans la démarche d’information sectorielle sur le programme TMS Pros et fait suite à la présentation de précédents webinaires organisés par la Cramif consacrés à ce programme. Alors, pour une bonne organisation de ce webinaire, nous vous invitons à couper vos micros, nous vous informons aussi que ce webinaire sera enregistré et diffusé en replay sur la chaine YouTube de la Cramif. Durant les présentations, vous pouvez utiliser le fil de discussions pour poser toutes vos questions, nous y répondrons lors des moments d’échanges. Alors, toutes les présentations seront disponibles sur le site de la Cramif et nous vous enverrons aussi un mail avec un questionnaire d’évaluation après ce du webinaire. Alors c’est avec Nathalie Cuche, ingénieur conseil et pilote du programme TMS PROS, David Baudet, contrôleur de sécurité au service formation de la Cramif et Catherine Michaud contrôleur de sécurité et ergonome que nous vous proposons le programme suivant :

Dans un premier temps, nous ferons un point concis sur la situation du secteur, sur sa sinistralité, nous aborderons, ensuite, le programme TMS Pros et ses principales étapes, un point précis sera fait sur les formations attendues dans le cadre du programme TMS Pros et, notamment sur la formation sectorielle déployée par le réseau de l’Assurance Maladie. Nous vous présenterons, ensuite, les principaux outils existants qui ont été développés vous permettant de mettre en œuvre le programme TMS Pros. On consacrera une dizaine de minutes ensuite aux échanges et nous répondrons à toutes vos questions écrites, vous aurez la possibilité de prendre la parole en ouvrant vos micros, nous vous demanderons tout simplement de cliquer en bas de votre écran sur l’icône « Réactions » et de lever la main afin que l’on puisse vous donner la parole. Enfin, nous avons sollicité un établissement afin de nous faire un retour d’expérience de la mise en place d’une démarche de prévention liée aux TMS et nous aurons ensuite un dernier moment d’échanges pour clôturer ce webinaire. 

Situation du secteur

Contexte/Sinistralité/ Positionnement de la Cramif

L’aide et soin à la personne : un enjeu sociétal et social

Alors, je vais aborder dans un premier temps le contexte, et vous faire part pourquoi ce secteur d’activité attire vraiment toute notre attention et sur le fait que l’on s’interroge sur la prévention des risques professionnels dans ce secteur. Alors, le secteur sanitaire médico-social est un enjeu sociétal et social, comme vous le savez, la population de personnes âgées a augmenté considérablement avec une augmentation de 50 % de la tranche d’âge 75/84 ans en 10 ans, pour répondre ainsi au vieillissement démographique et améliorer les conditions de prise en charge de ces personnes, il est estimé que près de 93 000 postes supplémentaires devront être créés dans les 5 prochaines années pour pourvoir les postes vacants, 260 000 professionnels devront être formés sur la même période.

L’aide et soin à la personne : un univers en grande tension mais engagé

Alors, le secteur de l’aide et soin à la personne est un univers en grande tension mais fortement engagé. Alors, de nombreux rapports ont été publiés, notamment celui de Madame El Khomri sur le plan de mobilisation nationale en faveur de l’attractivité des métiers du grand âge. Ce que l’on observe notamment, c’est que les métiers du grand âge sont peu attractifs parce qu’ils sont exercés dans des conditions assez difficiles, les conditions d’exercice de ces métiers sont très difficiles notamment par le manque d’effectif, les postures, les rythmes de travail sont marqués par une forte pénibilité et se traduisent par un nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles qu’on appelle, nous, la sinistralité très supérieure à la moyenne nationale ; on verra, ensuite, les indicateurs dans ces secteurs. Alors, ce sont aussi des métiers mal rémunérés et peu considérés, bien qu’ils soient porteurs de sens et d’une grande utilité sociale et majeure. On constate aussi à l’investissement, les actions réelles des autorités publiques dans les métiers du grand âge mais avec une dispersion qui limite aussi l’impact de l’ensemble, et, enfin, un foisonnement et un cloisonnement des organisations professionnelles qui constituent des freins structurels à une rénovation en profondeur du secteur du grand âge.

Un désamour des métiers du grand âge

Alors, les constats du rapport El Khomri montrent un désamour du secteur du grand âge, nous avons des turn-over importants, notamment dans le secteur des EHPAD et l’aide à domicile pouvant atteindre 15 % ; près de 81 % des EHPAD ont déclaré avoir des vacances de postes et 82 % jugent des difficultés de recrutements qui sont récurrents, on constate aussi une forte diminution des candidatures aux différents concours d'accès aux diplômes d'aide-soignant et aussi, une forte minorité d’étudiants qui s’inscrivent dans les parcours de formation.

Principales mesures du rapport El Khomri

Alors, les principales mesures du rapport El Khomri s’orientent sur 5 axes dont le deuxième axe est de donner une priorité forte à la réduction de la sinistralité et à l’amélioration de la qualité de vie au travail. Alors, ceci est porté par la branche AT/MP de l’Assurance Maladie et dont le programme TMS Pros fait partie de ce dispositif qui vise à réduire les TMS, principales sources d’accidents du travail/maladies professionnelles dans le secteur sanitaire et médico-social.

Quatre grandes activités

Alors, notre action, elle cible quatre grands secteurs d’activité dans le domaine du soin : les activités hospitalières, les personnes âgées, le handicap, l’aide et le soin à domicile. Alors, seules les trois premières activités sont ciblées prioritairement par le programme TMS Pros car le secteur de l’aide et du soin à domicile fait l’objet de différentes expérimentations régionales dans le cadre d’un programme national qui est piloté par la CNAM. Alors, le graphique ci-dessous vous montre qu’au niveau national, on dénombre près de 16 000 établissements qui pourraient être concernés par le programme TMS Pros plus spécifiquement.

Sinistralité du secteur de l’aide et soin à la personne

Alors, au niveau de la sinistralité du secteur sanitaire et médico-social, la part du nombre de salariés avoisine les 11 % du régime général, ils représentent près de 17 % des accidents du travail. Alors, ce qu’il faut retenir c’est qu’en France, un accident du travail sur 6 a lieu dans le secteur de l’aide et du soin à la personne.

Sinistralité

Alors, si on réalise maintenant un zoom dans le secteur de l’aide et du soin à la personne, le graphique de gauche représente la proportion de salariés dans les 5 secteurs qui est à mettre en comparaison avec le graphique de droite qui représente le nombre d’accidents du travail dans chacun des secteurs. Ce que l’on peut observer c’est une différence de proportion entre la part des salariés et la part du nombre d’accidents de travail dans certains secteurs comme celui des EHPAD ou de l’aide à domicile. Ce que l’on peut retenir, c’est que l’on atteint 108 000 accidents du travail en France et si on devait le comparer au secteur du BTP qui comptabilise lui environ 88 000 accidents du travail pour l’année 2019.

L’aide et soin à la personne vu par l’Assurance Maladie

Alors, ainsi pour mieux illustrer la sinistralité et de prendre en compte les effectifs, nous utilisons ce qu’on appelle, nous, l’indice de fréquence. Je rappelle que l’indice de fréquence, c’est le nombre d’accidents du travail avec arrêts pour 1 000 salariés. En France, comme indiqué sur la partie droite de la présentation, l’indice de fréquence moyen est de 33,5, c’est-à-dire qu’il y a 33,5 accidents du travail avec arrêt pour 1 000 salariés. Alors, le secteur du BTP, lui, dispose d’un indice de fréquence de 51 comme vous pouvez le voir ; on constate que nous avons des indices de fréquence assez préoccupants dans le secteur des EHPAD, de l’aide à domicile qui sont près de deux fois supérieurs à celui du BTP et un indice de fréquence près de deux fois supérieur à la moyenne nationale dans le secteur de l’handicap.

Évolution des accidents du travail

Alors, si nous regardons maintenant l’évolution du nombre d’accidents du travail sur 10 ans, le graphique de gauche montre une augmentation constante du nombre d’accidents du travail dans tous les secteurs du soin et de l’aide à la personne, on note une augmentation de +110 % dans le secteur de l’aide à domicile en 10 ans, +60 % dans le secteur des EHPAD, +35 % dans le secteur du handicap, +30 % dans les activités hospitalières ; en comparaison avec le graphique sur votre droite, avec le secteur du BTP, on constate plutôt une tendance et une diminution des accidents du travail de l’ordre de 25 % en 10 ans, voilà.

Sinistralité en Île-de-France en 2019

Si nous regardons plus précisément la sinistralité en Île-de-France en 2019 dans les trois principaux secteurs accidentogènes, dans le secteur des EHPAD, nous avons eu plus de 3 000 salariés en accidents du travail avec arrêt qui ont entrainé près de 295 000 jours d’arrêts de travail, ce qui équivaut environ à 1 288 Équivalent Temps Plein, alors, on peut dire que ça représente une vingtaine d’établissement en non activité en Île-de-France. Il faut savoir que l’on constate beaucoup de désinsertion professionnelle dans ce secteur d’activité qui se traduise par des licenciements pour une attitude notamment liée à des TMS.

Dans le secteur hospitalier, un nombre équivalent d’accidents du travail, et, comme on l’a vu précédemment, nous ne voyons aucune tendance à la baisse dans ce secteur.

Et, enfin, le secteur de l’handicap avec un nombre de salariés équivalent au secteur des EHPAD mais avec un nombre inférieur de 30 % en nombre d’accidents du travail mais un indice de fréquence élevé et une tendance haussière continuelle des accidents du travail comme on l’a vu, aussi, dans le graphique précédent.

Les chiffres d’Île-de-France en 2019

Donc, cette slide, elle représente les maladies professionnelles reconnues en Île-de-France en 2019 dans tous les secteurs confondus. Il faut savoir que la manutention de personnes est à l'origine des 2/3 des accidents du travail et de l'essentiel des maladies professionnelles dans le secteur de l’aide et du soin à la personne. Nous avons, essentiellement, des maladies professionnelles relevant du tableau numéro 57 concernant les affections périarticulaires et qui représentent près de 90 % des maladies professionnelles du secteur sanitaire et médico-social. Alors, il est indiqué dans ce document, comme vous pouvez le voir le coût moyen et la durée d’arrêt moyen suivant l’endroit affecté. On voit, par exemple, qu’une atteinte à l’épaule, souvent au niveau de la coiffe des rotateurs a une durée moyenne de 344 jours d’arrêt de travail et un coût estimé de 49 500 €.

TMS Pros dans le secteur du soin et aide à la personne

Alors, comme vous l’avez bien compris, notre objectif vise à réduire l’exposition des salariés à la manutention manuelle afin de réduire la sinistralité dans ce secteur. Donc, le secteur sanitaire et médico-social fait partie des 8 secteurs ciblés par le programme TMS Pros, donc, en France, parmi les 8 000 établissements ciblés, 1 800 concernent le secteur sanitaire et médico-social et en Île-de-France cela concerne 283 établissements. Alors, nous avons ciblé plus particulièrement ¼ des EHPAD les plus accidentogènes en Île-de-France, une soixantaine d’établissements hospitaliers ce qui représente à peu près 10 % des établissements sur le territoire d’Île-de-France et 5 % des établissements du secteur handicap.

Positionnement de la Cramif

Alors, concernant le positionnement de la Cramif, il faut savoir qu’à la Cramif, il y a été créé un comité technique régional spécifique lié aux activités de santé en 2019. Celui-ci regroupe les représentants des salariés et des employeurs. Il dispose aussi de très nombreuses missions notamment d’analyser les risques professionnels en Île-de-France, de suivre les activités du service prévention dans ce secteur que ça soit sur les plans d’action, sur nos programmes nationaux, tels que le programme TMS Pros et régionaux sur des thématiques particulières ou des incitations financières. Là aussi, d’autres missions que je ne vais pas vous citer aujourd’hui puisqu’elles sont assez nombreuses. Alors, nous avons ciblé aussi, près de 25 % des établissements dans le secteur SMS en Île-de-France dans le cadre du programme TMS Pros, ce qui montre une volonté importante d’accompagner ce secteur dans le développement d’une démarche de prévention des TMS. Alors, nous avons aussi une action auprès des principaux sièges du secteur sanitaire médico-social afin d’accompagner le déploiement du programme dans les établissements ciblés mais aussi non ciblés par le programme TMS Pros. Et, nous avons un groupe de référents de contrôleurs de sécurité dans le secteur sanitaire médico-social au sein de la Cramif et qui suit de près les établissements et qui apportent une expertise en la matière.

Le programme TMS Pros

Les facteurs de risques /Des facteurs de risques aux déterminants /Une démarche structurée en 4 étapes /Présentation des étapes 1 et 2

Nathalie Cuche : Je reprends la main pour vous présenter cette partie

De quoi parle-t-on ?

Donc, de quoi parle-t-on quand on parle de troubles musculosquelettiques ? En fait, il s’agit de pathologies qui touchent principalement les muscles, les tendons et les nerfs et, ils se traduisent principalement par des symptômes douloureux pour le salarié avec une réduction de ses capacités à force d’exposition à des situations à risque, et, ce qui est constaté c’est que les troubles musculosquelettiques sont responsables de diverses affections qui peuvent toucher les membres supérieurs, les membres inférieurs mais aussi le dos suivant l’activité du salarié.

Les facteurs de risque

Catherine Michaud : Je prends la main, j’espère que tout le monde m’entend.

Alors, les facteurs de risque, quels sont les facteurs de risque qui interviennent dans la survenue de troubles musculosquelettiques ?  Et bien, il y en a 4.

On retrouve les facteurs individuels avec l’âge, le sexe, l’état de santé, la sensibilité mais aussi l’expérience professionnelle et la formation notamment aux aides techniques. On a, ensuite, les facteurs biomécaniques avec l’effort, la répétitivité, la posture, le travail statique mais aussi les ennuis articulaires, les piétinements, etc… tout ça bien évidemment à relier avec la durée d’exposition. En troisième position, on a la composante psycho-sociale avec le stress, les tensions au travail mais aussi l’insatisfaction au travail, on a la reconnaissance au travail, on peut aussi avoir la confrontation avec la maladie, avec la violence également, parfois. Et, enfin, pour finir on a les ambiances physiques avec le travail au froid et les vibrations. Si on peut faire une démarche efficace de prévention des troubles musculo-squelettiques, il va falloir s’intéresser à ces quatre facteurs de risques.

Les facteurs de risque

Aide-soignante en EHPAD

Je vous propose ici d’illustrer mes propos par une photo. Vous avez, ici, une situation de travail avec une aide-soignante qui est aidée d’un tiers qui installe un patient, imaginons paralyser des jambes, sur un lit. Donc, si on voulait décrire un petit peu les facteurs de risque, on regarderait déjà les facteurs individuels, on dirait qu’on a une femme d’un certain âge avec une ancienneté au poste X et une formation Y. Ensuite, au niveau des facteurs de risques biomécaniques, on décrirait la position, elle est debout, et puis la posture, elle est en flexion du tronc vers l’avant donc, avec des efforts au niveau des membres supérieurs pour soulever, en fait, les jambes du patient. Au niveau des épaules, on décrirait les angles articulaires qui sont supérieurs au angle de confort définis par l’INRS, on décrirait également la notion de répétitivité de cycles de travail selon l’organisation et la charge de travail de l’opératrice. Enfin, pour décrire la composante psychosociale, on pourrait évoquer ici, notamment l’entraide avec la personne tiers, la collaboration est en effet un élément que l’on peut observer mais quand il s’agit de la composante psychosociale on va plutôt l’aborder par des échanges lors des entretiens avec les opérateurs, les opératrices donc voilà, sur leur ressenti au travail.

Des facteurs de risque aux déterminants

Alors, les déterminants sont un ensemble, en fait, de causes qui expliquent les facteurs de risque. Vous avez ici une liste non exhaustive en fait des déterminants autour des différents facteurs de risque, on retrouve les exigences de la production, on parlerait plutôt ici d’exigences de service, voilà, la qualité de soins attendue dans une EHPAD, etc, l’organisation du travail qui est un déterminant fort avec par exemple la pression temporelle, le rythme imposé pour faire les toilettes, pour faire la distribution des plateaux repas etc… tout ça va impacter en fait les facteurs biomécaniques et la composante psychosociale.

On retrouve l’organisation des espaces de travail, les zones de circulation, les flux, les obstacles, etc, on a la conception des postes de travail, le type d’outils utilisé : Est-ce-que les outils ont une forme adaptée ou pas ? Est-ce qu’ils nécessitent des efforts importants ? Comme on le voit sur la photo avec l’utilisation de volets roulants manuels par exemple, est-ce que j’ai des dispositifs réglables en hauteur ? Est-ce que j’ai des aides techniques adaptées et disponibles pour le transfert de personnes ? Donc, voilà, etc, etc.

Les caractéristiques des produits, des charges : Est-ce qu’elles sont lourdes ? Est-ce qu’elles sont volumineuses ? Est-ce-que j’ai un moyen de prévention pertinent ou pas ?

Une caractéristique des locaux et plus largement des environnements de travail : Est-ce que j’ai un espace adapté ? Est-ce que j’ai un sol glissant ? Est-ce que j’ai un sol encombré ? Est-ce-que j’ai un sol en pente ? etc, etc

L’autonomie des personnes immobilisées qui est aussi un déterminant important, leur état de santé, leur délai de collaboration mais aussi celle de leur famille.

La qualité empêchée : Est-ce que j’ai suffisamment de moyens ? De ressources pour réaliser mon travail avec la qualité que j’aimerais y mettre ?

Les conflits éthiques, la gestion du personnel, la gestion des compétences, l’évolution de carrière, les collectifs de travail : Est-ce que mon collectif est sain ? Est-ce qu’il est dégradé ? Est-ce qu’il est sous tension ?

La dépendance organisationnelle : Est-ce que j’ai suffisamment de marges de manœuvre pour faire mon travail ? ça peut être en lien, d’ailleurs, avec le management, en terme d’autonomie, en terme de soutien de la part de ma hiérarchie.

Le mode rémunération, et pour finir, le mode de reconnaissance : Est-ce que j’ai un équilibre en fait entre mes efforts et mes récompenses ? ou pas, et donc, ça va impacter la composante psychosociale. Ce qui est important à retenir ici, c’est que pour réaliser une démarche de prévention des TMS en fait, on part donc de la maladie, des douleurs, des plaintes, des symptômes, lésions, etc …  pour parler de l’analyse des facteurs de risque par de l’observation, des entretiens et arriver aux déterminants donc en fait tous les déterminants ce sont vraiment les éléments de transformation des situations de travail.

Nathalie Cuche : Merci Catherine.

Donc, en améliorant les conditions de travail des salariés, la prévention va permettre de réduire les contraintes, le nombre d’accidents du travail et le nombre de jours d’arrêt également par conséquence. Donc, elle participe ainsi au bien-être et à la santé des salariés et plus globalement de l’entreprise. Toutes les entreprises quel que soit son secteur d’activité, quel que soit sa taille peuvent être concernées par des troubles musculosquelettiques. 

Le programme TMS Pros

Le programme TMS Pros concerne environ 1 200 établissements en Île-de-France et les objectifs de ce programme vont être de faire progresser les entreprises dans une démarche durable, donc, elle est adaptée à tout type d’entreprise et, elle est déclinable ensuite sur tous les risques que vous pourriez identifier au sein de vos établissements. Donc, il va vous permettre de structurer une démarche de prévention qui va être efficace, qui va vous permettre également de tracer les actions que vous aurez mises en œuvre et  surtout, de diminuer la sinistralité en lien avec les troubles musculosquelettiques. Donc, elle va vous permettre, surtout de valoriser, de capitaliser, mais aussi de mutualiser les « bonnes pratiques », ça peut être vrai dans les grands groupes d’un secteur d’activité, elle va vous permettre d’organiser des échanges d’expérience entre vous et, surtout, il a pour but de faire progresser les secteurs d’activités.

Une démarche structurée en 4 étapes

Le programme se décline en 4 étapes structurées, organisées dans lesquelles on va vous demander de répondre à certaines questions, de mettre en place des actions particulières pour chacune des étapes. Donc, c’est une démarche d’amélioration continue qui a pour but, au final, d’améliorer les conditions de travail, de vos salariés en lien avec le risque lié aux TMS.

Je vais vous présenter la première étape de manière plus détaillée.

Étape 1 : En quoi suis-je concerné ?

La première étape, en fait, c’est de faire un état des lieux de votre situation actuelle et, surtout, de vous engager dans la démarche de prévention des TMS. Donc, pour cela, différents outils à votre disposition, un quizz, je ne vais pas rentrer dans le détail des outils, Stéphane Da Silva vous les présentera ensuite, de manière beaucoup plus détaillée. En tout cas, dans le cadre de cette étape, la première action que vous devrez mener c’est de faire une évaluation de votre situation, et, entre autres, de la démarche de prévention, où vous en êtes ? Ce qui va vous permettre, en fait, de faire un état des lieux de votre démarche, celle que vous avez développée va vous permettre de définir ensuite quels sont les points sur lesquels vous devrez mener une action.

Ensuite, on vous recommande d’élaborer un tableau de bord avec un suivi de certains indicateurs que nous vous proposons de suivre tout au long du déploiement de la démarche. Donc, ça va vous permettre, en fait, d’évaluer la démarche et de mettre en évidence la progression des indicateurs que vous aurez définis.

Étape 2 : Par quoi commencer

L’étape 2 a pour but de formaliser l’engagement et, surtout, l’engagement de la direction ; une démarche quelle qu’elle soit, une démarche de prévention, s’il n’y a pas d’engagement de la direction, elle ne sera pas pérenne et ne permettra pas d’aboutir à des actions efficaces. Donc, il faut absolument que la Direction s’engage à mettre en place une organisation qui permette de déployer cette démarche de prévention.

Ensuite, on vous invite à identifier et à mobiliser les compétences nécessaires, soit, vous avez plusieurs options à votre disposition, vous avez la possibilité soit de former une personne en interne, donc, une personne ressource qui sera en charge du suivi et du déploiement de cette démarche de prévention des TMS au sein de votre établissement, ou bien, de vous faire accompagner par un intervenant externe, donc, plusieurs options s’offrent à vous, vous avez la possibilité de faire appel à un ergonome d’un service de santé au travail auquel vous adhérez, où, alors, si vous avez un service de santé au travail autonome, enfin qui est interne à votre établissement, vous avez également la possibilité de faire appel à un intervenant en prévention des risques professionnels ou bien, de solliciter un cabinet spécialisé en ergonomie pour vous accompagner dans l’analyse que vous devrez mener au sein de votre établissement. Et, surtout, pour que cette démarche soit pérenne, nous vous invitons à informer vos salariés sur la démarche initiée et de leur montrer votre volonté, vos objectifs que vous souhaitez atteindre en mettant en place cette démarche.

Une des actions aussi principale de cette étape va être de repérer, d’identifier des postes où des situations de travail présentent le plus de risque de TMS, donc, un outil aussi qui est mis à votre disposition, qui va vous permettre, en fait, de faire une analyse de chacun des postes que vous aurez considéré comme à étudier et, qui va vous permettre, d’identifier le ou les postes prioritaires sur lesquels vous devrez mener une action. Donc, ça c’est vraiment pour identifier les postes prioritaires ou les situations de travail prioritaires et, ce que nous vous invitons à faire également c’est d’élaborer une note de cadrage, donc, c’est un outil de pilotage dans lequel vous indiquerez quels sont les objectifs que vous souhaitez atteindre, le périmètre de votre démarche, le ou les postes que vous envisagez d’étudier, quels sont les moyens alloués que vous allez mettre en œuvre pour déployer cette démarche de prévention, est-ce que vous prévoyez de trouver une compétence en interne et, dans ce cas-là, de lui proposer de suivre la formation personne ressource si elle n’a pas les compétences pour pouvoir déployer ce programme. C’est l’outil de pilotage qui va vous permettre en fait de suivre votre démarche de prévention des TMS.

Donc, là, je laisse la parole à David Baudet qui va vous présenter la formation.

La formation

La personne ressource/Les dispositifs de formation/Le dispositif de formations génériques / Le dispositif de formations sectorielles

David Baudet : Bonjour à tous, alors, pour ce qui est de la formation. La première chose, comme vous l’avez compris, l’idée c’est de pouvoir vous appuyer effectivement sur une personne ressource pour pouvoir effectivement mener votre projet de prévention des TMS et cette personne ressource devra être compétente sur deux champs :

  • premier champ de compétences, la conduite et l’animation de projet
  • deuxième champ de compétences : l’analyse de l’activité et de l’environnement de travail au sens ergonomique

Comme l’a dit tout à l’heure Nathalie, cette personne ressource peut être :

  • un salarié de votre établissement déjà éventuellement compétent sur le sujet ou à faire montrer en compétences
  • ce salarié peut, si vous êtes une entreprise qui est un groupe, très bien se situer effectivement dans un autre établissement du groupe notamment, par exemple, au niveau d’une direction régionale pour agir sur différents établissements
  • vous pouvez également, aussi, comme l’a précisé tout à l’heure Nathalie, recourir à un professionnel externe soit, via votre service de santé au travail, ou en recourant notamment à un IPRP ou un consultant à la condition effectivement que ce professionnel soit bien compétent sur la conduite et l’animation de projet, sur l’analyse de l’activité de l’environnement de travail au sens ergonomique.

Toutefois, effectivement, on vous préconise, nous, plutôt de recourir à une personne ressource plutôt en interne, tout simplement parce que c’est un atout en fait, non négligeable pour permettre à votre établissement de s’approprier la démarche de prévention des TMS et, donc, de développer en même temps son autonomie et de rendre cette démarche pérenne. Par conséquent, si vous choisissez effectivement de vous appuyer sur un salarié de votre établissement pour en faire votre personne ressource et qu’il y a nécessité donc de former ce salarié sur le sujet dans le cas effectivement où la personne n’aurait pas toutes les compétences visées, les compétences dont je parlais à l’instant, il existe, deux grands dispositifs de formations génériques que vous pouvez choisir selon vos préférences.

Les dispositifs de formation

Donc, deux dispositifs de formation, un dispositif de de formations génériques qui a été développé vraiment dans le cadre du programme TMS Pros et qui se décline en deux grands types de formations. Une formation pour le dirigeant de l’établissement et des formations pour la personne ressource, on le verra tout à l’heure, en fait, il existe deux formations différentes pour la personne ressource qui vont dépendre en fait de la taille de l’établissement. A côté de ça, vous pourrez choisir de vous tourner vers un dispositif de formations sectorielles qui lui a été développé bien avant l’existence même du programme TMS Pros et qui est centré sur votre secteur d’activité notamment sur le secteur sanitaire et médico-social et qui va aborder, en fait, la prévention des risques de façon plus large en fait que le dispositif de formations génériques dans le sens où il ne sera pas centré que sur la prévention des TMS. Là encore, on est sur un dispositif qui se décline en une formation pour le dirigeant de l’établissement et une formation au niveau de la personne ressource. Vous pouvez aussi, également, choisir toute autre formation qui amènerait bien sûr les mêmes compétences que celles qui sont souhaitées dans les dispositifs de formation qui sont déjà prévus par rapport au programme national TMS Pros. Par exemple, je peux citer notamment, les formations du centre ressources du Groupe Hospitalier Paris Saint Joseph.

Dispositif générique : La formation pour le dirigeant de l’établissement

Je vous propose de développer un petit peu plus précisément le dispositif de formation générique et ensuite, le dispositif de formation sectorielle. Alors, ce dispositif de formation générique, qui a été conçu dans le cadre du programme TMS Pros propose donc, dans un premier temps, une formation d’un jour réalisée à la Cramif et qui est donc effectivement à destination du chef d’établissement. Cette formation est donc conçue pour donner au dirigeant tous les éléments clés pour lui permettre de mener les différents objectifs qui lui incombent dans l’élaboration du pilotage, en fait, du projet de prévention des TMS c’est-à-dire : définir la stratégie de prévention de son établissement, intégrer le projet TMS à la politique globale de prévention de son établissement et à son fonctionnement général et, bien sûr, mobiliser des acteurs internes de l’établissement en articulation avec les acteurs de prévention externes. Il s’agit donc d’une formation d’un jour qui est, comme je viens de le dire, dispensée par la Cramif et comme elle est justement dispensée par la Cramif, elle est, par conséquent déjà prépayée dans votre cotisation accidents du travail/maladies professionnelles. Vous pouvez retrouver cette formation dans le catalogue de formation en ligne qui est sur notre site internet de la Cramif, donc vous avez l’adresse en bas du tableau et vous retrouverez donc dans ce catalogue de formation en ligne cette formation à la référence D0101.

Dispositif générique : Les formations pour la personne ressource de l’établissement

Pour ce qui est, ensuite, de la formation de la personne ressource, donc, on est toujours dans le cadre du dispositif de formation générique. Vous avez à disposition pour la formation de la personne ressource deux types de formation. Vous avez effectivement une formation qu’on appelle standard qui est intitulée « Personne Ressource du projet de prévention des TMS » qui dure 5 jours et qui est ouverte à tous les établissements quel que soit leur taille et, à côté de ça, vous avez une autre formation qui est dite plutôt simplifiée, intitulée « Chargé de prévention des TMS » qui est une formation plus réduite, formation de 3 jours et qui, elle, n’est ouverte qu’aux établissements ayant moins de 150 salariés. Et, alors, pourquoi ? Tout simplement parce qu’on va être sur des missions qui sont, en fait, différentes entre ces deux dispositifs, ça va s’adresser en fait aussi à des structures différentes, de taille différente. La formation standard vise à former effectivement une sorte de bras droit, on va dire, du chef d’établissement sur la prévention des TMS, bras droit qui sera chargé donc de l’organisation et de l’animation du projet de prévention des TMS ainsi que de sa mise en œuvre opérationnelle. À l’inverse, en fait, la formation simplifiée va elle plutôt viser à former un chargé de prévention des TMS dont la mission sera centrée uniquement sur la mise en œuvre opérationnelle de la démarche de prévention, ce qui sous-entend en fait que la construction et le pilotage de prévention des TMS sera plutôt à la charge du chef d'établissement lui-même, ce qui est souvent effectivement le cas dans les petites structures qui n’ont pas la possibilité d’avoir un fonctionnel de sécurité dédié ; c’est pourquoi, cette formation de 3 jours qu’on appelle formation simplifiée est réservée en fait aux établissements de moins de 150 salariés, pour ceux effectivement qui n’auraient pas la capacité à vraiment avoir une personne ressource qui se charge à la fois de l’animation et du pilotage en plus de la mise en œuvre opérationnelle. Ces deux formations sont des formations de type formations actions qui se caractérisent par un accompagnement sur site de 2 demi-journées par le formateur. Ce sont des formations qui sont dispensées par des organismes de formation qui ont été habilités par la branche Risques professionnels de l’Assurance Maladie et dont les formateurs sont des ergonomes. Ces formations sont accessibles directement via notre catalogue en ligne de formation donc sur le site de la Cramif, donc, là encore, nous avons mis le lien en bas du tableau et vous pouvez accéder aux informations pour ces formations sur les références D0104B pour ce qui concerne la formation simplifiée « Chargé de prévention des TMS » et D0104C pour ce qui est de la formation « Personne Ressource du projet de prévention des TMS ».

Dispositif sectoriel : La formation pour le dirigeant de l’établissement

Pour parler plus spécifiquement du dispositif de formation sectoriel qui a été effectivement conçu à l’origine pour former des animateurs de prévention au sens large dans les établissements du secteur sanitaire et médico-social. Donc, dans ce dispositif sectoriel, la formation du dirigeant d’établissement va porter sur des missions moins centrées sur le projet de prévention des TMS et plus centrée sur la démarche globale de l’établissement. Cette formation du dirigeant dans le dispositif sectoriel dure 1 jour avec ½ journée d’accompagnement qui est commune à la formation de l’animateur de prévention. Cette formation, là encore est dispensée par des organismes de formation habilités par la branche Risques professionnels de l’Assurance Maladie dont vous pourrez trouver en fait la liste de ces OF, de ces organismes de formation sur le lien qui figure en bas de ce tableau, donc un lien qui est ouvert sur le site de l’INRS.

Dispositif sectoriel : La formation pour la personne ressource de l’établissement

Enfin, toujours dans ce dispositif de formation sectoriel, pour ce qui est du niveau donc de la formation de la personne ressource, là qui s’intitule « Devenir Animateur Prévention HAPA - secteur sanitaire et médico-social », là on est sur un dispositif de formation qui vise à préparer le stagiaire à ses futures missions d’animateur de prévention interne à l’établissement, à savoir construire le ou les projet(s) de prévention des risques professionnels.

(Problème défilement diapositive, reprise de la présentation de la formation)

Pour la formation de la personne ressource donc, je disais on est sur une formation qui s’intitule « Devenir Animateur Prévention HAPA - Secteur Sanitaire et Médico-Social », où là, l’objectif est de faire monter la personne en compétences pour qu’elle soit en capacité de construire les projets de prévention des risques professionnels au sens large qui s’inscrivent en fait dans la démarche globale de prévention de l’établissement dont notamment en fait les projets de prévention des TMS. C’est une formation qui dure 6 jours avec en plus une ½ journée d’accompagnement, donc cette fameuse ½ journée commune avec la formation dirigeant vue précédemment. Là aussi, c’est une formation qui est dispensée par des organismes de formation habilités dont vous trouverez la liste sur le site de l’INRS via le lien qui est indiqué au bas de ce tableau. Et je passe la main pour la suite.

Nathalie Cuche : Je reprends la main. Donc là c’est Stéphane Da Silva qui va reprendre la parole.

Les outils spécifiques pour le secteur SMS

Étape 1 : Quiz secteur sanitaire et social - Focus R.471 / Étape 2 : Dépistage secteur sanitaire et social  / Étape 3 : Diagnostic 3S – RITMS 3S / Étape 4 : Quiz / Démarche ALM

Stéphane Da Silva : Alors, nous allons maintenant aborder les différents outils du secteur sanitaire et médico-social qui ont été créés spécifiquement dans le cadre du programme TMS Pros et qui vous aideront à mettre en place, en fait, la démarche de prévention. Alors, vous les retrouverez systématiquement sur le site TMS Pros ou bien sur le site ameli.fr où il y a une page dédiée aux TMS Pros et vous aurez tous les outils à disposition. Donc, je vais passer en revue vraiment tous les outils sans rentrer dans le détail précisément.

Étape 1 : Quiz secteur sanitaire et social

Alors, lors de la première étape, vous devez réaliser un état des lieux et, pour cela, vous avez à votre disposition un tableau de bord que Nathalie Cuche vous a présenté qui est à compléter avec les principaux indicateurs de sécurité de votre établissement. Certains indicateurs sont indispensables et vous pouvez les compléter par d’autres indicateurs beaucoup plus pertinents. Alors, ce que je constate souvent dans ce qu’on reçoit comme tableau de bord dans le secteur sanitaire et médico-social, quelque fois on a une, voire deux années, on vous demande vraiment d’essayer d’avoir toutes les années,  de 2018 on va dire, jusqu’à ce jour, voilà, parce que nous mettre la dernière année c’est difficile ensuite de suivre les évolutions et on en a besoin pour voir si les effets des démarches mises en place sont effectifs. Vous avez aussi un outil sous format Excel qui est intitulé Évaluation de la démarche de prévention des TMS qui va vous permettre d’évaluer votre situation actuelle notamment vis-à-vis des actions de prévention que vous avez déjà mises en place dans vos établissements. Alors, c’est un document Excel avec une dizaine de questions suivant différentes thématiques sur : les engagements de la direction, sur la mise en œuvre d’une démarche, sur la recherche d’autonomie, sur la participation des salariés, de l’encadrement mais, aussi, des représentants du personnel sur la mise en œuvre de solutions techniques, humaines ou organisationnels et sur la recherche d’une prévention durable. Alors, ceci aboutira à une rosace donnant une situation imagée à votre évaluation de votre démarche de prévention des TMS. Alors, il existe un outil complémentaire pour le secteur sanitaire et médico-social, sur 10 questions faisant référence à la recommandation R.471 et je vais revenir un peu sur cette recommandation ensuite, vous questionnant, notamment, sur l’existence ou non d’une évaluation des risques liés à la mobilisation des personnes et sur l’intégration dans les plans de soins des besoins de mobilisation des personnes, sur l’identification des personnes nécessitant d’être soulevées totalement et sur les aides techniques à disposition.

R.471 : Prévention des TMS dans les activités d’aide et soins en établissement

Alors, pour ceux ne connaissant pas la recommandation R.471 qui a été élaborée par les partenaires sociaux de votre branche d’activité, je vous invite, vraiment, à en prendre connaissance, elle traite de l’approche des risques liés à la mobilisation des personnes à autonomie réduite, en perte d’autonomie ou sans autonomie. Alors, cette recommandation vise à diminuer au maximum les risques professionnels auxquels sont exposés les salariés dans les centres hospitaliers, les cliniques, MCO, les EHPAD, les maisons d’accueil spécialisées.

L’approche du risque liée à la mobilisation des personnes se fait suivant plusieurs critères : le degré d’autonomie, le patient ou le résident peut avoir une autonomie totale ou une dépendance partielle forte ou totale, la situation de travail rencontrée lors de transferts ou de mobilisation ainsi que d’autres facteurs à prendre en compte tels que la morphologie, les capacités, le degré de coopération du patient ou du résident. Alors, vous y retrouverez, dans cette recommandation, un tableau d’aide à l’évaluation de l’autonomie de la personne au regard des risques liés à sa mobilisation et ses transferts tels que la toilette, l’habillage, le transfert, le déplacement.

Analyse des besoins

Alors, dans le cadre de cette démarche, il est important de bien réaliser une analyse des besoins réels, il faut, notamment, systématiser l’utilisation d’aides techniques efficaces afin que le personnel soignant n’ait plus à soulever manuellement les personnes en grande dépendance même à deux personnes afin de préserver leur santé. Par exemple, on va privilégier le lève-personne sur rail plafonnier dans les chambres occupées par des personnes en grande dépendance. Alors, cette recommandation sur laquelle le réseau d’Assurance Maladie s’appuie lors des visites d’établissements précise qu’il faut privilégier le dispositif à proximité immédiate, et j’insiste sur le mot « à proximité immédiate » de leur lieu d’utilisation et qu’il convient donc de privilégier le lève-personne sur rail plafonnier, le lève personne mobile électrique par étage ne répond pas tout à fait à cette demande. Malheureusement, quelque fois on ne le trouve pas ou il est utilisé ailleurs, voilà, ça ne rentre pas dans l’application vraiment de cette recommandation.

Étape 2 : Dépistage spécifique au secteur

Alors, dans la deuxième étape du programme, il nous faut, en particulier, identifier les situations prioritaires à risques pour définir les priorités parmi les postes examinés dans vos structures. Donc, nous avons mis à votre disposition un outil nommé Dépistez les risques de TMS dans votre structure secteur sanitaire et social qui est issue de la méthode d’analyse de la charge physique de travail secteur sanitaire et social, donc vous pouvez récupérer ce document sur le site de l’INRS donc vous avez la référence en bas à droite de la diapositive. Donc, c’est un outil assez simple d’utilisation qui peut être utilisé par les structures de toutes les tailles et qui ne nécessite aucune formation préalable. Alors, il se présente sous format Excel où vous devez identifier les situations de travail à risques dans votre établissement et, ensuite, vous aurez à compléter une grille d’évaluation sur les difficultés liées à l’effort physique, le dimensionnement, les caractéristiques temporelles et de l’environnement, l’organisation du travail et toutes les informations complétées sur les différentes situations seront automatiquement regroupées dans un tableau de synthèse dans ce même document. Alors, cet outil vise à dépister et à hiérarchiser les situations de travail à risques et il va vous permettre d’identifier les situations de travail pour lesquelles un diagnostic plus approfondi sera nécessaire dans le cadre de la troisième étape du programme.

Étape 3 : Comment agir ?

Alors, dans la troisième étape du programme, vous aurez à analyser les situations prioritaires et à établir un plan d’actions. Alors, nous avons mis à disposition, deux outils spécifiques au secteur sanitaire, le premier outil est un outil de diagnostic approfondi de la situation de travail, secteur sanitaire et social, issu de la méthode INRS MACPT 3S de l’INRS, alors, je tiens à informer que l’utilisation de cet outil requiert des compétences en ergonomie et que sa mise en œuvre repose sur une démarche participative pluridisciplinaire. Alors, vous aurez donc à compléter 5 grilles d’analyse autour de cinq indicateurs qui sont liés aux efforts à réaliser, le dimensionnement, les caractéristiques temporelles, les caractéristiques d’environnement et sur l’organisation qui a été mise en place dans l’établissement. Vous aurez à côté selon quatre niveaux de risques allant de la contrainte minimale à la situation inacceptable, ce qui permettra de réaliser une synthèse et qui pourra servir de base à la discussion du groupe pour définir les priorités d’actions. Alors, il existe aussi un deuxième outil qui permet d’analyser, de comprendre les situations à risques repérées dans la deuxième étape du programme TMS Pros, il est issu du guide méthodologique RITMS 3S, signifiant « Repères pour l’intervention en prévention des TMS secteur sanitaire et  social », donc, là, on va partir sur une description de la situation de travail qui a été retenue et, ensuite, on va s’entretenir avec le salarié à propos de la situation de travail donc, il y a un guide avec différentes questions qui ont été conçues pour vous aider dans cette démarche, on va ensuite observer et quantifier les opérations telles que la toilette, les transferts et demander à l’opérateur, au salarié son ressenti en terme d’efforts, de difficultés de réaliser la tâche, on va expliquer aussi les raisons de l’accomplissement des différentes tâches réalisées, le but étant d’identifier les causes principales, principalement qui soient biomécaniques ou psychosociales à l’origine des troubles musculo-squelettiques et, ensuite, on va hiérarchiser pour définir des actions à mettre en œuvre. Enfin, il conviendra, bien sûr, d’établir un plan d’action qui permettra de formaliser le diagnostic qui a été réalisé et de modifier les situations de travail  des salariés. Alors, le plan d’action c’est un plan d’action ordinaire qui comprend la situation de travail, les mesures de prévention à mettre en place, le nom du responsable, les moyens qui ont été alloués, les échéanciers et le suivi de l’action. Nous vous avons aussi mis un outil vous permettant d’établir un inventaire qui est basé essentiellement sur les dispositifs et les aides techniques à mettre en œuvre pour réduire les manutentions et les postures contraignantes.

Outil « Inventaire et solutions » - Situation de mobilisation de personne

Alors, cela se traduit sous la forme d’un tableau où il conviendra de compléter pour chaque résident ou patient les tâches réalisées en indiquant s’il y a une manutention pondérale, la fréquence, les aides techniques à disposition, s’ils sont sur place, dans l’unité ou hors de l’unité ou bien absent et on indique, aussi, le taux d’utilisation  de ces équipements. Ceci permettra d’enrichir votre plan d’action et de compléter les mesures organisationnelles, techniques ou humaines telles que les formations, notamment, on peut voir dans certains établissements des taux d’équipements importants mais des équipements peu utilisés, donc, il y a des actions à mener d’information ou de sensibilisation sur le sujet.

Les aides techniques

Simplement dans ce document, il y a quelques exemples d’aides techniques. Alors, c’est pas exhaustif.

Étape 4 : Quels résultats ?

Ensuite, on passe sur la quatrième étape pour évaluer la démarche et les outils qui ont été présentés en étape 1 pourront être repris pour réévaluer la démarche de prévention qui a été mise en place dans votre établissement.

ALM = Accompagner la mobilité

Alors, je souhaitais moi finir sur la démarche ALM qui signifie accompagner la mobilité dont l’INRS et le réseau Assurance Maladie en fait la promotion actuellement. Alors, cette démarche elle repose sur la connaissance des déplacements spontanés, c’est-à-dire ce que le patient ou le résident devrait réaliser spontanément, de l’analyse par les soignants des capacités du patient à réaliser des mouvements, elle permet, ainsi, d’adapter le type d’assistance dont le patient ou le résident a besoin qui peut être une assistance verbale, le soignant va expliquer, guider, encourager le patient ou le résident à faire certains mouvements, cela peut être physique sans que cela soit dangereux aussi pour la santé des soignants mais aussi matériel en utilisant les équipements à disposition et qui sont adaptés au sein de l’établissement. Donc, avec la démarche ALM, le soignant ne compense que la partie du déplacement que le patient ne peut pas réalisé seul. Ceci a été intégré récemment dans tous les dispositifs de formation qui ont été présentés par Monsieur Baudet précédemment sur la partie formation

Échanges

Voilà, donc je vous remercie, ce que nous vous proposons c’est de passer sur les moments d’échanges. Si vous avez des questions, j’ai vu qu’il y avait plusieurs questions sur le fil de discussions et on va vous répondre

Question : « Je ne comprends pas vos chiffres sur l’indice de fréquence en activité hospitalière par rapport à l’IF qui est au 32 national puis 26,1 en Île-de-France ».

Stéphane Da Silva : Alors, ce que je vous ai présenté, c’était l’indice de fréquence qui est plus important au niveau national dans l’activité hospitalière et qui est un peu plus faible en Île-de-France. Alors, bien sûr en Île-de-France il est plus bas mais on constate aucune diminution du nombre des accidents du travail depuis une dizaine d’années comme je vous ai montré sur les différents graphiques, voilà. Donc on s’interroge aussi sur ce secteur.

Question : Lorsque vous indiquez vos futures actions dans le secteur hospitalier est-ce que le secteur public sera impacté ou uniquement le secteur hospitalier privé ?

Stéphane Da Silva : Alors, dans le cadre du programme TMS Pros, on a ciblé les établissements du secteur privé puisque nous prenons en compte les salariés du régime général, l’Assurance Maladie ne couvre pas la fonction publique hospitalière, voilà. Donc c’est vrai que les établissements ciblés par nos programmes sont des établissements de statut privé. Alors, ce qui n’empêche pas d’avoir aussi des liens avec les établissements publics, on travaille aussi en collaboration avec l’AP-HP sur certains sujets, il y a des échanges aussi de bonne pratique avec des établissements publics voilà, mais c’est vrai que nos programmes sont sur les salariés du secteur privé ».

Question : En SST autonome sans équipe pluridisciplinaire une personne ressource interne à faire monter en compétences éventuellement aidée dans un premier temps à une ressource externe me parait le plus pérenne dans la démarche.

Nathalie Cuche : Oui, en effet, je me permets de prendre la parole Stéphane, plus on va multiplier les compétences, plus ça va permettre d’accompagner la personne interne qui sera formée à déployer la démarche et va lui permettre de gagner en autonomie dans la suite et de continuer à déployer et de mener d’autres actions de prévention pour d’autres postes par la suite.

Question : Quelle différence entre la formation personne ressource 5 jours et 6 jours. Sont-elles prises en charge par la Cramif ?

Nathalie Cuche : Alors, non elles ne sont pas prises en charge par la Cramif et je te laisse expliquer la différence David.

David Baudet : La différence, en fait, c’est un petit peu ce que je disais tout à l’heure, c’est que si vous parlez de la formation 5 jours donc j’imagine que vous parlez de la formation personne ressource du projet de prévention des TMS (inaudible) dispositif générique, là on est vraiment sur une formation qui a été développée dans le cadre du programme TMS Pros et qui vise, effectivement, à faire monter la personne en compétences pour qu’en fait elle organise, anime le projet de prévention des TMS et le mettre en œuvre, donc c’est vraiment centré sur le projet de prévention des TMS, son animation et sa mise en œuvre opérationnelle avec les outils dédiés. Pour ce qui est de la formation Animateur de Prévention du dispositif sectoriel donc orienté sur le secteur sanitaire et médico-social, on est plutôt sur un dispositif qui vise plus à l’origine à former, en fait, en gros, le salarié désigné compétent de l’établissement, donc, dans ces 6 jours, en fait, ces 6 jours ne vont pas être dédiés en fait à la montée en compétences sur l’animation et la mise en œuvre du projet de prévention des TMS, ça va être orienté plus sur la formation de la personne désignée compétente et, notamment, ça va toucher à différents domaines de prévention des risques notamment la prévention des TMS mais pas que, il va y avoir dans les contenus des séquences qui vont concerner la prévention des risques psychosociaux, la prévention des chutes, l’évaluation, en fait, des risques en général, donc, on est sur une formation qui est beaucoup plus large quoi mais donc dans un temps de 6 jours, en fait, la formation touche un petit peu à différentes familles de risques et fait une ouverture également sur l’évaluation des risques, la logique n’est pas exactement la même. Je ne sais pas si j’ai répondu à la question.

Nathalie Cuche : On va continuer on verra pour compléter. Il y a une question également sur le fait qu’il n’y ait plus de place sur les sessions de formations dirigeant. Donc, oui en effet, toutes les sessions de formations dirigeant qui sont programmées jusqu’à cette fin d’année sont closes. Rien ne vous empêche d’envoyer votre souhait sur une des dates, votre dossier sera étudié, il y a certainement des réorganisations qui vont être faites puisque on essaie d’organiser aussi des formations en intra, donc, n’hésitez pas à envoyer un mail à l’adresse qui apparait sur la page qui décrit le module de formation afin d’envoyer votre souhait à participer à cette formation, vous aurez un retour mais, il n’empêche que d’autres sessions vont être ouvertes en 2022 dès le mois de janvier.

Une autre question également sur l’accompagnement des établissements qui ont présenté un taux de sinistralité élevé à l’instant T, est-ce qu’il ait possible d’accompagner des établissements qui n’ont pas été ciblés initialement ?

Nous vous invitons à envoyer un mail à l’antenne qui vous suit afin de nous solliciter sur votre volonté à intégrer la démarche et votre dossier sera étudié. Il n’empêche que vous avez la possibilité d’accéder à tous les outils qui sont déployés dans le cadre de la démarche TMS Pros sur le site ameli et  vous retrouverez le lien qui vous permet d’accéder à tous ses outils sur la présentation qui vous sera envoyée d’ici la fin de la semaine ».

Question : Comment savoir si votre établissement fait partie des 283 établissements ciblés en Ile-de-France ?

Nathalie Cuche : Normalement, vous avez dû recevoir un courrier avec vos codes de connexion pour pourvoir vous connecter à votre espace privé, si ça n’est pas le cas, pareil, n’hésitez pas à prendre contact avec l’antenne qui est en charge du suivi de votre établissement qui va vous permettre de vous indiquer si oui ou non vous êtes ciblé ou alors vous avez la possibilité également d’envoyer un mail à l’adresse mail générique TMS Pros de la Cramif et nous vous répondrons et nous vous indiquerons si oui ou non vous faîtes partie, dans ces cas-là on fera le nécessaire pour vous envoyer vos codes de connexion.

Question : Vous avez abordé l’exemple de la « formation personne ressource » Fondation Saint-Joseph, pourriez-vous nous en dire plus ?

David Baudet : Oui, je viens de vous mettre en lien, en fait, cette formation qui est proposée par le Centre Ressources du Groupe Hospitalier Paris Saint Joseph, ça fait partie des autres formations que vous pouvez trouver ailleurs et qui sont effectivement compatibles avec le programme TMS Pros puisqu’on retrouve, en fait, tous les  éléments qui sont nécessaires, tous les attendus en tout cas qui sont dignes d’une formation pour répondre au projet du programme TMS Pros, c’est-à-dire, notamment, l’animation de projet, tout ce qui va concerner l’analyse d’une situation de travail par une approche ergonomique. Si vous voulez avoir plus d’éléments, je vous invite à aller directement sur le lien que je vous ai mis sur le tchat ».  

Nathalie Cuche : Stéphane, je pense qu’on va laisser la parole à l’établissement qui doit nous faire une présentation du déploiement de la démarche qui a été fait lors de la première saison TMS Pros.

Stéphane Da Silva : Alors, on avait encore deux, trois petites questions, est-ce qu’on les prend quand même ou pas ?

Nathalie Cuche : On les prendra après parce que sinon on va … je pense qu’il est préférable de laisser la parole à ….

Stéphane Da Silva : Très bien alors je vais voir si elle est arrivée, donc, normalement nous avons une intervention de la Résidence Euleusis de Domusvi, la directrice doit être connectée, je ne sais pas si elle est connectée actuellement ou pas. Pour l’instant elle n’est pas connectée. On va continuer sur les questions.

Question : Est-ce qu’un outil tel qu’une application peut être préconisée dans une démarche de prévention des risques pros TMS, RPS, douleurs physiques et psychiques comme l’outil OISAR recommandé par plusieurs médecins du travail ?

Stéphane Da Silva : Alors, je vais peut-être répondre là-dessus, c’est vrai qu’il y a plusieurs outils qui sont développés sur le marché, alors, il y a cet outil là mais il y en a d’autres qui sont développés par des structures privées qui sont commercialisés. Vous pourrez, je dirais, utiliser tous types d’outils ;  dans le cadre du programme TMS Pros, ce sont du moins, l’outil qu’on a mis en place a une méthodologie qui a été étudiée avec l’INRS et la CNAM et le réseau d’Assurance Maladie, voilà. Donc, après, si ça répond, on va dire, à la démarche de prévention des risques professionnels, classiquement, pourquoi pas, oui ça peut être utilisé en complément.

Question suivante : Quelles sont les aides financières disponibles du dispositif pour financer les actions validées ? 

Nathalie Cuche : Il existe deux types d’aides financières, c’est les « Subventions Prévention TPE » donc, une qui s’intitule « TMS Pros Action » et la seconde qui s’intitule « TMS DIAG », c’est deux aides financières qui sont particulièrement dédies aux établissements de moins de 50 salariés au niveau national, c’est des aides financières qui permettent de subventionner le diagnostic qui va être réalisé, le matériel potentiellement qui sera mis en œuvre et, également, l’étude ergonomique qui pourra être menée par un cabinet externe ou un ergonome… ».

David Baudet : Il y avait une question sur le coût de la formation « Personne ressource » de 5 jours, donc, je pense, par rapport au dispositif de formation générique, on est à une moyenne d'environ 2 500 euros HT, voilà, à titre indicatif, après, ça peut varier en fonction des organismes de formation, à savoir que pour l’Île-de-France, on a, notamment, deux organismes qui proposent ce type de formation que vous retrouvez donc sur notre catalogue de formations en ligne sur le site de la Cramif.

Il y avait une autre question également, je remonte un petit peu plus haut, je crois qu’on l’a loupée, c’était par rapport ….

Alors, il y avait une personne qui posait la question : est-ce qu’il existe un livre, un catalogue ou un support numérique pour consulter qui nous propose des outils, des conceptions, des actions qui peuvent nous aider à élaborer un plan d’actions, surtout dans le secteur du BTP. Quels sont vos conseils afin d’élargir notre imagination sur ce sujet ?

David Baudet : Un support numérique sur la question, sur la prévention des TMS, en soit, il existe des outils d’analyse bien sûr mais ça, ce sont les outils justement qui sont vus en fait dans le cadre de la formation de la personne ressource et dans le cadre de la formation du chargé de prévention des TMS mais ce sont des outils, en fait, qui nécessitent de pouvoir être déjà formé préalablement dessus pour pouvoir se les approprier en définitive. Si l’idée c’est de pouvoir avoir des outils qui proposent des solutions un petit peu toutes faites, c’est pas tout à fait la logique, en fait, d’une démarche de prévention parce qu’on peut pas avoir des solutions a priori par rapport à un problème qu’on n’a pas vraiment analysé en définitive ».

Question : Former une personne ressource, c’est bien, mais quel statut lui conférer par conséquent sa marche de travail par rapport à sa fonction de base au sein de la structure ? Disponibilité, remplacement afin de répondre à sa mission dans le cadre de la démarche ?

David Baudet :  Ça c’est à vous, c’est un projet d’établissement, d’entreprise donc, c’est à vous de le définir justement, le champ de sa mission et les moyens en fait qui lui seront alloués et ça c’est justement tout le sens aussi de ce qu’on peut trouver dans une note de cadrage qui va justement permettre … cette note de cadrage de fixer les conditions, en fait, d’exécution de votre projet de prévention des TMS et, ça peut être intéressant, justement, d’établir cette notre de cadrage avec le concours de votre personne ressource une fois qu’elle a été formée puisque elle, déjà elle-même aura une vision plus claire aussi de sa mission suite à la formation à moins qu’elle soit déjà  effectivement en compétences sur le sujet mais, dans tous les cas, effectivement, il est plutôt préconisé d’établir, en fait, une partie du contenu de cette note de cadrage qui va porter finalement sur les missions de cette personne ressource avec la personne ressource en elle-même pour échanger, notamment, sur le dimensionnement de sa mission par rapport à son temps de travail et donc, les moyens que vous allez lui donner ; ça va dépendre, ça va être très variable en fait, aussi,  d’une structure à une autre, tout va dépendre de la taille de votre structure et, aussi, de l’ambition du premier projet en tout cas de prévention que vous avez défini que vous souhaitez aller en fait.

Nathalie Cuche : Il y a une autre question pour toi, David : un salarié ayant été formé à la formation initiale de formateur prévention des risques liés à l’activité physique donc PRAP 2S peut-elle être la personne ressource ?

David Baudet : Alors, pour l’instant, au niveau national, en fait, la formation, c’est une formation formateur PRAP 2S c’est ça ?

Nathalie Cuche : Oui c’est ça formation initiale de formateur PRAP 2S.

David Baudet : Un formateur PRAP 2S en fait n’est pas reconnu en soit dans le dispositif TMS Pros pour être personne ressource puisqu’il manque dedans, en fait, toute la dimension animation de projet, en fait, c’est la raison pour laquelle d’ailleurs cette formation doit aussi évoluée en fait dans l’avenir sur ce champ. Après, effectivement, le formateur PRAP 2S a déjà un certain nombre de compétences sur le volet analyse de situation de travail.

Stéphane Da Silva : Juste, je vais rebondir aussi sur la personne ressource au sein des établissements. Souvent, parce que je visite un certain nombre d’établissements que ça soit des EHPAD, des cliniques, il est important qu’il y ait du temps alloué à la personne, de bien définir le temps qui est alloué à la personne. Alors, c’est vrai on met pas des quotas mais il faut qu’il y ait quand même un temps certain pour faire de la prévention parce qu’on peut pas … sans laisser des disponibilités à une personne de mettre en place, de faire des analyses, de faire de la formation à d’autres personnes, ça c’est un point vraiment important, voilà, donc j’insiste sur ça parce que j’ai beaucoup de personnes qui sont nommées et qui continuent leur activité et qui n’ont pas le temps de faire de la prévention dans l’établissement ».

Autre question : Personne n’est au courant du mail reçu sur le taux de sinistralité. Avez-vous des coordonnées ?

Nathalie Cuche : Pour la personne qui a posé cette question, est-ce que vous pouvez préciser exactement de quel mail s’agit-il ? 

Catherine Michaud : Nous, on a une autre question qui reprend ce qu’on disait avant : quel profil de poste est le plus adapté pour être personne ressource ?

David Baudet : Ça peut être un manager, ça peut très bien être un manager de proximité ou sinon, plus largement, un fonctionnel de sécurité quoi. Si votre établissement a notamment déjà, par exemple, un responsable prévention, un responsable sécurité environnement, ça peut tout à fait être le profil type, en fait, pour en faire une personne ressource donc sur le projet de prévention des TMS de l’établissement ».

Nathalie Cuche : Mais, surtout il faut que cette personne soit volontaire, suivre cette formation et, aussi, que vous lui attribuiez du temps nécessaire pour que elle puisse derrière faire des actions qui sont demandées dans le cadre de cette démarche de prévention des TMS .

Stéphane Da Silva : Alors, après pour compléter. C’est vrai que dans les EHPAD, on n’a pas de fonctionnel sécurité environnement dans les structures, donc c’est vrai que, voilà, c’est la difficulté qu’on a c’est de trouver une personne qui souhaite être la personne ressource au sein de l’établissement qui peut être une infirmière ou une aide-soignante ça dépend, voilà, donc, dans les structures, voilà on n’a pas des fonctionnels… .

David Baudet :  Ça va dépendre vraiment de la taille en fait de la structure, certaines structures sont des groupes, donc, là, pour le coup, dans certains groupes, il existe en fait effectivement des fonctionnels de sécurité qui peuvent être souvent d’ailleurs basés dans les directions régionales, c’est ce qu’on disait tout à l’heure, enfin, c’est ce que je disais en introduction sur ma partie, donc, ça peut très bien être effectivement un fonctionnel de sécurité qui est effectivement au niveau d’une direction régionale quand il s’agit d’un groupe. Sur les plus petites structures, c’est là où il va falloir choisir, est-ce que on va former plutôt une personne ressource du projet de prévention c’est-à-dire qui sera aussi en même temps chargée, non seulement de la mise en œuvre opérationnelle de la démarche mais aussi de l’animation et de l’élaboration du projet, ou, est-ce qu’on va plutôt choisir la formation courte « Chargé de prévention des TMS » où là, l’idée c’est plutôt de former quelqu’un qui sera centré uniquement sur la mise en œuvre opérationnelle en fait de la démarche sachant que pour ce qui est de l’élaboration, de l’animation du projet, là, ça sera dans ces cas-là, à la charge, en fait, du chef d’établissement. Donc, tout va dépendre, effectivement de la taille de votre structure et des moyens dont vous disposez en termes de ressources humaines en définitive, mais les deux, en tout cas, sont possibles, si, effectivement, on est plus sur une petite structure sans fonctionnel de sécurité, là, peut-être, je vous dirais de vous orienter plus à faire monter en compétences un cadre de santé ou une infirmière pour en faire, effectivement, le ou la chargé prévention des TMS par le biais de la formation simplifiée par exemple, mais là encore, vous avez la liberté du choix : qui vous voulez faire monter en compétences et sur quel dispositif de formation en fonction de la taille de votre structure .

Nathalie Cuche : Plusieurs d’entre vous indiquent des difficultés à trouver une personne ressource dans les établissements de santé, on le conçoit et on le comprend tout à fait vu les tensions qui existent actuellement dans ce secteur d’activité. C’est la raison pour laquelle plusieurs options s’offrent à vous, vous avez la possibilité de faire appel à des IPRP ou à des cabinets ergonomes spécialisés et qui pourront vous aider et vous accompagner dans cette démarche.

David Baudet : Oui, aussi, oui effectivement. Après ça, l’idée de faire monter en compétences c’est vrai que c’est qui est le plus souhaitable possible puisque après, la compétence est en interne. C’est aussi le meilleur moyen de faire évoluer la culture de l’entreprise et de pérenniser la démarche mais, après tout va dépendre effectivement aussi de vos possibilités et vous avez aussi, comme vient de le dire Nathalie, le recours à des compétences extérieures si possible. Il y avait aussi une question à savoir est-ce que le DRH peut se substituer au directeur d’établissement pour aller à la formation ? Alors, j’imagine pour aller à la formation qui est proposée pour les dirigeants. Alors, il faut savoir que cette formation qui est proposée pour les dirigeants s’adresse plutôt à un public de dirigeants, de chefs d’établissement ou à son délégataire donc, au délégataire du dirigeant, quand on parle de délégataire ça veut dire quelqu’un qui a vraiment une vraie délégation de pouvoir, ce qui sous-entend quelqu’un qui a la capacité à définir la stratégie, le pouvoir de définir la stratégie de prévention de l’établissement et engager des moyens derrière, notamment à décider aussi des investissements en la matière, c’est pas juste un bout de papier en fait.

Nathalie Cuche : La directrice de Domusvi vient de se connecter, donc nous allons lui laisser la parole, qu’elle puisse présenter ce qu’ils ont mis en œuvre ces dernières années et nous reprendrons les questions et les échanges à la suite de sa présentation.

(Problème de connexion de l’intervenante extérieure).

Nathalie Cuche : L’un d’entre vous indique que les outils de pilotage de la démarche sont assez lourds. C’est des outils que nous vous proposons, rien ne vous empêche d’utiliser vos propres outils, l’objectif étant de mener une démarche de prévention des TMS au sein de vos établissements et de faire une analyse sur un poste que vous aurez identifié comme étant prioritaire et d’élaborer ensuite un plan d’actions qui vous permette de définir des actions prioritaires à mettre en œuvre pour  réduire l’exposition aux TMS.

Donc, vous nous avez envoyé la copie du mail que vous avez reçu. Donc, en effet, c’est en lien avec votre sinistralité qui est supérieure à 0,25 donc c’est des actions qui sont, alors, indépendantes oui et non, en fait qui sont finalement en cohérence avec la démarche TMS Pros, celle-ci en fait vous invite à élaborer un accord de prévention au sein de votre établissement suite à votre sinistralité élevé ».

Catherine Michaud : Oui, mais là finalement on est hors champ par rapport au programme TMS Pros puisqu’il s’agit vraiment de… c’est par rapport, en fait à la pénibilité, pas de lien directement avec TMS Pros pour ce mail.

Après, on avait encore une question sur PRAP 2S. Effectivement, une contrôleuse de sécurité qui aurait indiqué à une personne du coup que c’était bon si je comprends bien, que cette personne pouvait être personne ressource, après, voilà, tout dépend de votre … comme dirait David est-ce que cette personne a un rôle d’animation, est-ce qu’elle a les compétences, voilà après (inaudible).

David Baudet : Après, pour définir si vous avez déjà une personne compétente ou non dans votre établissement, dans tous les cas, ça reste à votre main. Ce que je disais tout à l’heure par rapport à la formation PRAP 2S, on est dans le cas où on aurait un établissement qui souhaiterait, notamment qui aurait effectivement trouvé quelqu’un qui serait motivé pour être personne ressource parmi ses salariés mais que cette personne n’aurait pas en soit de compétences suffisantes ou que vous estimeriez comme n’ayant pas les compétences suffisantes, et, vous seriez dans une logique de chercher à la faire monter en compétences. Dans ce qui a été effectivement validé au niveau de national, ce sont les dispositifs de formation que je vous ai présentés tout à l’heure. Après, vous avez déjà un formateur, je parle bien de formateur PRAP 2S et pas acteur c’est encore autre chose, formateur PRAP 2S déjà en fonction dans votre établissement qui a déjà mené un certain nombre de choses certainement dans votre établissement avec déjà une certaine expérience, libre à vous d’estimer que cette personne ait déjà effectivement suffisamment de compétences pour pouvoir en tout cas assurer la phase au moins opérationnelle de votre projet de prévention des TMS, ça, ça reste de toutes façons à votre main. Et si, par contre, il s’avère qu’il y avait la nécessité d’avoir des compétences complémentaires, après à vous de l’orienter vers les dispositifs de formation qu’on vous a proposés par exemple.

Nathalie Cuche : Une question également sur quels sont les délais pour accomplir la démarche ? On a eu une crise sanitaire qui est passée par là et une sortie de site qui a été très tardive, initialement le programme, la démarche TMS Pros était initialisée en 2018, nous sommes en 2021 donc, on a pris un peu de retard avec un site qui est sorti en début d’année et donc, normalement, initialement on considère que c’est une démarche qui doit de déployer en 4 ans , enfin c’est le temps qu’on considère comme étant nécessaire tout en sachant que certaines actions peuvent demander un temps beaucoup plus long pour déployer des actions qui vont être beaucoup plus coûteuses et qui nécessitent une organisation, une gestion, une mise en œuvre plus importante ; donc, c’est une démarche qui doit être menée dans son temps, normalement notre convention se termine en 2022, initialement on devait demander aux établissements de finaliser la démarche pour fin 2022 mais vu les retards qui ont été pris, il est fort probable que cette démarche soit prolongée et déclinée sur les années après 2022.

Difficulté de connexion pour l’établissement. Témoignage du contrôleur de sécurité

Olivier Poisson, contrôleur de sécurité : L’établissement qui s’était proposé d’intervenir c’est donc effectivement la résidence de Saint-Thibault-des-Vignes c’est un établissement Domusvi, c’est un établissement qui très vite, en fait, est rentré dans une démarche de prévention des TMS et cette démarche a été impulsée en fait par la direction, donc très vite la direction a pris les choses en main en considérant que cette démarche elle plaçait finalement le salarié au cœur de » (coupure).

Nathalie Cuche : Je disais, on allait profiter de ce temps de pause pour répondre à une question qui a été posée j’imagine par une personne d’un service de santé au travail donc : quel est le rôle de la médecine du travail dans cette démarche ?
Réponse : Votre rôle est très important aussi. En effet, puisque les établissements ont la possibilité de vous solliciter et de solliciter vos ergonomes pour les aider à déployer la démarche et de mener une étude ergonomique au sein de leur établissement, en effet vous avez votre rôle à jouer dans l’accompagnement des établissements.

Olivier Poisson :  Excusez-moi, donc, oui je disais que la direction très vite est rentrée dans cette démarche de prévention des TMS avant même d’ailleurs qu’elle soit ciblée TMS Pros, le programme n’a fait que la renforcer dans sa volonté finalement de placer le salarié au cœur de la démarche et ils ont associé ce qui était plutôt intéressant cette démarche de prévention pour les salariés, ils l’ont associé avec la préservation de l’autonomie des résidents et ils ont placé très vite un objectif de zéro portage pour les salariés mais également aider le résident à conserver une certaine autonomie et donc, si le résident conserve une certaine autonomie, c’est autant de gestes de moins pour les personnels soignants, donc, c’était plutôt intéressant et, en parallèle de ça, ils ont accompagné effectivement cette démarche par l’achat d’un certain nombre d’équipements d’aide à la manutention pour qu’ils soient à la fois en quantité suffisante et adaptés au différent degré de capacité du résident. Alors, tout ça c’est à froid, ce que je peux vous dire là, c’est un peu rapide, j’espère que j’ai été clair en quelques mots.

Stéphane Da Silva : Ce que j’ai compris en échangeant avec l’établissement, c’est qu’ils ont eu des résultats en fait c’est-à-dire qu’ils n’ont plus d’accident du travail lié à la manutention, voilà, c’est ce que j’ai compris lors de nos échanges.

Olivier Poisson : « Oui, c’est ça, la sinistralité en tout cas a très fortement baissé ils sont satisfaits et, du coup, ça les motive pour continuer, c’est sûr.

Nathalie Cuche : Une question : quid des services de santé au travail sans ergonome ni HSE ? »

Catherine Michaud : « C’est peut être un service de santé interne du coup ? Je ne sais pas si le monsieur peut préciser sa question ? Après il y a des médecins du travail qui sont formés en ergonomie, il peut y avoir aussi des infirmières d’Etat diplômées en santé au travail également qui ont des compétences voilà, d’où vraiment des équipes pluridisciplinaires mais, voilà, je pense que vous l’avez tous compris ça nécessite effectivement des compétences pour mener à bien une démarche de prévention des TMS, c’est sûr, s’ils n’ont pas de compétences, il faut se former ou chercher à l’extérieur. Je pense que tout le monde l’a bien compris.

Stéphane Da Silva : Bon, très bien.

David Baudet : Peut-être une dernière chose pour éclairer mon propos si on a encore le temps. Tout à l’heure, par rapport à la question qui a été posée sur : est-ce que un formateur PRAP 2S pourrait faire office de personne ressource ? Il faut quand même savoir que la formation de formateur PRAP 2S en fait, la mission d’un formateur PRAP 2S n’est pas exactement la même, sa mission principale c’est quand même bien, en fait, de mettre en œuvre des formations PRAP dans l’établissement et pour le coup est quand même très orientée sur la construction de formations PRAP dans l’établissement et l’animation de ces formations dans l’établissement. Après, il peut aussi être support bien sûr et aider l’employeur notamment pour ce qui touche à la prévention des risques liée à l’activité physique mais, dans l’état actuel des choses, ce n’est pas forcément sa mission première pour laquelle il a été formé, voilà. Donc, il sera peut-être un peu moins à l’aise notamment sur la partie analyse fine en fait d’une situation de travail pour pouvoir arriver à aider à dégager après derrière des mesures de prévention.

Stéphane Da Silva : Alors, David, ça complète, il y a une autre question sur les ergothérapeutes qui ont également de nombreuses compétences pour cette démarche, analyse de situation de travail, préconisation des techniques, voilà.

David Baudet : Oui, effectivement, après, comme on le disait, ça après, c’est à chaque établissement de voir si, parmi son personnel, il a déjà des gens qui seraient en compétences pour travailler sur ces projets de prévention des troubles musculo-squelettiques. Alors, effectivement, les ergothérapeutes ont déjà dans leur cursus initial un certain nombre de connaissances sur la question, après, rien n’empêche … donc ça doit déjà se discuter en fait avec la personne et rien n’empêche en fait de compléter déjà ses connaissances métier en tant qu’ergothérapeute par une formation plus dédiée à la prévention des risques liés à l’activité physique enfin liée à la prévention des TMS notamment formation personne ressource ou formation chargée de prévention des TMS sachant qu’un ergothérapeute à la base, il est plutôt formé par rapport au patient en fait en lui-même mais pas forcément originellement dans une logique de prévention des risques pour les salariés.

Olivier Poisson : Je peux me permettre de rebondir parce que il y a des idées qui me viennent maintenant un petit plus dans le détail, c’est vrai que l’intérêt de l’établissement qui devait intervenir c’est que ils avaient aussi à disposition une personne ressource là pour le coup et qui est formatrice de formateur, qui consacre beaucoup de temps à former le personnel et des personnes on va dire supports et, en fait, il y a un binôme qui est construit avec la directrice de l’établissement pour que justement il y ait ce pilotage qui soit fait par la directrice mais de manière conjointe avec la formatrice, et ce binôme-là permet justement le bon déploiement de la démarche et de tenir dans le temps et de faire une démarche plutôt pérenne, déployer une démarche pérenne.

Stéphane Da Silva : Alors, je vois une question, peut-on avoir la présentation de la structure qui était citée ? On va essayer en vous envoyant la présentation, il y avait un petit film de 3 minutes qui expliquait un petit peu, qu’ils ont tourné (inaudible) s’ils nous donnent l’autorisation, on pourra vous le mettre à disposition.
Alors, il y a une question peut-être pour Catherine : la Cramif dispose-telle d’ergonomes ?

Catherine Michaud : Oui.

Stéphane Da Silva : Peuvent-ils intervenir en tant que personne ressource dans le programme TMS Pros ?

Catherine Michaud : Alors, oui et non. On est deux ergonomes à la Cramif, donc on recouvre tout le territoire d’Ile-de-France avec tous les établissements du régime général, on intervient sur des problématiques effectivement en lien avec des analyses de poste mais pas dans le cadre du programme TMS Pros, sinon on serait largement sur sollicité, voilà, donc désolée, nous ne pouvons pas être personne ressource de votre établissement, voilà.

Olivier Poisson : Je crois que Madame Kowalyszyn a réussi à se connecter.

Émilie Kowalyszyn : Oui, bonjour, je suis là, désolée, du coup.

Stéphane Da Silva : Très bien, c’est vrai qu’on arrive à la fin, merci de vous êtes connectée, on est un petit peu en retard mais si vous pouvez nous expliquer, voilà en 5 minutes parce que on a débordé notre temps, en 5 minutes la démarche de prévention au sein de votre établissement.

Émilie Kowalyszyn : Ok, bon je vais faire synthétique alors. J’ai compris le message. Du coup, on est inscrit dans TMS Pros depuis 2015, alors moi je n’étais pas encore à la direction de l’établissement, ça avait déjà été inscrit avant mon arrivée. De 2015 à mon arrivée en fait, il y a eu beaucoup de formations en interne sur un projet à développer sur le soin d’autonomie donc, en fait, c’est cette démarche qui a été mise en place au sein de l’établissement ce qu’on appelle donc « Le soin d’autonomie, le zéro portage » je vais vous expliquer après en deux mots en quoi cela consiste, en tout cas, en termes de retour, si on peut dire, sur investissement, je sais pas si on peut le dire comme ça, mais en tout cas, aujourd’hui, on a zéro accident du travail pour port de charge donc, c’est un vrai résultat c’est vraiment concret et on a divisé limite par trois le nombre d’accidents du travail. Donc, il y a un vrai retour et c’est vraiment significatif, comme quoi, ça marche ! Voilà. Donc, sur le soin d’autonomie, la démarche c’est de partir du principe que non le métier d’aide-soignante n’est pas forcément pénible, n’est pas forcément dur physiquement en tout cas. Il y a des moyens, des possibilités, il y a du matériel adapté pour et qu’aujourd’hui les aides-soignants dans les établissements ne portent plus de charges c’est-à-dire qu’ils utilisent vraiment tout le matériel dédié, donc, c’est toute une démarche à mettre en place qui ne se fait pas du jour au lendemain, il faut faire un audit déjà du matériel existant, de l’organisation au sein de l’établissement puisqu’il faut revoir aussi l’organisation en fonction de ça pour permettre au salarié de pouvoir utiliser le matériel dans de bonnes conditions et d’être formé, en tout cas, pour l’utiliser correctement. J’ai été synthétique là ?

Stéphane Da Silva : Oui, oui.

Émilie Kowalyszyn : On ne peut pas être plus synthétique. Donc, j’avais prévu de vous envoyer une petite vidéo qui vous fait parler du soin d’autonomie qui dure 5 minutes mais ça risque de dépasser le temps peut-être ?

Stéphane Da Silva : Ce qu’on pourra, ça vous dérangera pas qu’on puisse la diffuser aux participants ?  

Émilie Kowalyszyn : Oui, d’accord.

Stéphane Da Silva : D’accord, voilà.

Émilie Kowalyszyn : Je verrai avec vous sur le côté technique, c’est ça ?

Stéphane Da Silva : Très bien.

Émilie Kowalyszyn : Ok.

Stéphane Da Silva : Alors, moi j’ai une question à vous poser, quelles ont été vraiment les difficultés au sein de votre établissement à mettre en place une démarche de prévention que vous avez, vous, voilà vécu, voilà, vous ou vos équipes, vos salariés ? ».

Émilie Kowalyszyn : Je dirai, alors c’est pas forcément une difficulté, c’est d’être prêt à revoir vraiment l’organisation, se réinterroger sur l’organisation qui paraissait être cohérente ou adaptée et qui, finalement, en ouvrant le dialogue, en ouvrant les discussions et, en prenant en compte cette démarche finalement il faut vraiment être prêt à entendre « il faut revoir l’organisation » pour que ça fonctionne. Je pense que c’est plus ça le point de départ.

Stéphane Da Silva : Et je vais en profiter en même temps, puisqu’il y a eu des questions tout à l’heure où nous avons parlé surtout de la personne ressource au sein d’un établissement, quel type de personne vous avez identifié et comment vous avez fait ?

Émilie Kowalyszyn : Alors, en effet, pour continuer dans l’impulsion de cette démarche parce que c’est bien d’annoncer mais il faut quelqu’un moteur sur site pour toujours être vigilent, pour former les nouveaux arrivants, pour sensibiliser les équipes toujours à utiliser ce matériel et toujours être dans cette démarche, nous, on a pris en personne ressource une aide-soignante, il y a pas mieux qu’une soignante pour parler aux soignantes au final et qui est très motivée et qui est très dynamique justement et très présente dans l’établissement ce qui permet vraiment de garder cette impulsion et de rester toujours vigilent sur cette démarche-là.

Stéphane Da Silva : Et si je ne suis pas indiscret, quel est le temps alloué que vous lui avez accordé, si vous pouvez nous donner une estimation en fonction de votre établissement qui compte une centaine de lits je crois à peu près ?

Émilie Kowalyszyn : 90 lits, oui, du coup, le temps alloué je l’ai pas forcément quantifié parce que ça s’inscrit dans son temps de travail au final puisqu’elle sensibilise ses collègues. Globalement alors nous, maintenant le travail est fait, donc, c’est juste des petits rappels par moment, donc, j’ai envie de dire que le temps aujourd’hui est pas énorme consacré à ça mais c’est vraiment dans toute une logique de l’état d’esprit dans l’établissement c’est pas que sur les soignants c’est vraiment la globalité, donc c’est des temps de regroupements en réunion, c’est des moments d’échanges à ce moment-là, c’est pas forcément en dehors du temps de travail pour le coup, ça ne se quantifie pas comme ça.

Stéphane Da Silva : D’accord.

Émilie Kowalyszyn : Peut-être au départ.

David Baudet : Justement si je peux me permettre, sur le lancement en fait de votre projet, pour le coup, vous êtes passés par une phase de repérage des différentes situations critiques ? »

Émilie Kowalyszyn : Tout à fait.

David Baudet : Et d’analyse de ces situations j’imagine ?

Émilie Kowalyszyn : Oui, tout à fait. On est parti d’abord d’un constat qui a été fait, mené pour voir où étaient les problématiques où ressortait enfin, entre guillemets,  d’étudier tous les accidents du travail qui avaient au sein de l’établissement pour en comprendre, justement, la majorité parce que bien sûr à zéro ça n’existe pas non plus, pour y travailler justement et c’est vrai que le port de charge finalement, c’était celui qui était le plus représentatif à cet instant, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, donc on a réussi à enrayer vraiment une grande partie de nos accidents du travail en partie là-dessus mais ça a généré aussi une diminution des autres accidents du travail aussi parce que c’est une politique où tout le monde participe, c’est vraiment l’état d’esprit qui est lié avec la démarche qui fait toute la différence aussi ».

David Baudet : Et à partir de là, c’est votre personne ressource qui avait mené à l’époque des analyses ?

Émilie Kowalyszyn :  Alors, c’était plutôt Michelle Nicolas au départ qui est du coup responsable de tout ce qui est prévention des risques professionnels au sein de l’établissement qui a porté la démarche, elle, au départ, c’est elle qui a mené vraiment la démarche de départ et qui a formé notre personne ressource aujourd’hui.

David Baudet : D’accord, ok donc elle a formé un relais après derrière pour assurer la continuité en fait si j’ose dire quoi.

Émilie Kowalyszyn : Tout à fait et notre personne ressource devient également formatrice des futures personnes relais sur les autres sites, voilà, c’est vraiment important d’avoir une personne ressource qui maitrise vraiment bien la politique de cette démarche.

David Baudet : Merci beaucoup.

Émilie Kowalyszyn: Je vous en prie.

Stéphane Da Silva : Alors, on peut prendre peut-être encore une question ou deux maximum puisque on arrive, voilà, à la fin de ce webinaire. S’il y a une question dans le public ou du moins, voilà, dans ce zoom.

Un participant : Bonjour, en fait j’avais posé une question, j’aurais bien aimé avoir une présentation de l’établissement, ça veut dire, bon vous avez dit 94 résidents, après le nombre de salariés aussi un petit peu, un petit aperçu sur la sinistralité, les accidents de travail avant/après, si vous avez les chiffres ? 

Émilie Kowalyszyn :  Alors, j’ai pas les chiffres avec moi là de suite parce que je suis arrivée un peu en catastrophe après une réunion qui s’est éternisée, ce que je peux vous dire, nous c’est 90 résidents, c’est un 100 % Alzheimer donc c’est très particulier, c’est-à-dire que la prise en charge est quand même très lourde par rapport à un établissement dit classique on va dire donc, forcément, on est quand même sur une sinistralité qui était importante de fait du public aussi et qu’aujourd’hui en termes de sinistralité on doit être, si on est à 10 AT dans l’année c’est le maximum, c’est-à-dire qu’on a vraiment diminué drastiquement les accidents du travail, à mon arrivée on devait être, je crois, dans les 30, quelque chose comme ça donc c’est vraiment une diminution significative, c’est vraiment parlant pour le coup, je sais si ça répond complètement à votre question, du moins j’espère en partie ?

Un participant : Oui, merci.

Émilie Kowalyszyn : Je vous en prie.

Stéphane Da Silva : Comme il n’y a plus trop de questions, voilà, je tenais à vous remercier de votre présence.

Émilie Kowalyszyn : Désolée pour le retard.

Stéphane Da Silva :  Ça arrive, je voulais remercier aussi tous les intervenants de la Cramif, tous mes collègues, aussi vous tous d’être présent à ce webinaire, on a malheureusement un petit peu débordé puisqu’on essayait de répondre au maximum à vos questions, surtout n’hésitez pas à contacter vos antennes, du moins les antennes de la Cramif ou les contrôleurs de sécurité qui suivent vos établissements si vous avez des questions plus précises sur le déploiement de la démarche TMS Pros ou sur d’autres problématiques, faut surtout pas hésiter, voilà, je voulais vous faire passer ce message.

Émilie Kowalyszyn : Très bien.

Stéphane Da Silva : Pour nous, pour la Cramif donc on était ravi d’avoir autant de personnes pour ce webinaire et voilà on va clôturer ce webinaire aujourd’hui sur cette thématique et on vous souhaite une très bonne journée.