Chaque année, la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (Cramif) publie les statistiques des accidents du travail, de trajet (AT) et maladies professionnelles (MP) survenus au sein des entreprises relevant du régime général de la Sécurité sociale. L’objectif : dresser un état des lieux des secteurs à forte sinistralité pour mieux accompagner les entreprises dans la mise en œuvre de mesures de prévention efficaces.
2023 confirme le recul amorcé depuis la crise sanitaire
Depuis 2020, la sinistralité demeure globalement en retrait par rapport à l’avant-crise sanitaire. En comparaison avec 2019, les sinistres ont diminué d’environ 22 % dont 23,7 % pour les accidents du travail, 19,6 % pour les accidents de trajet et 3,3 % pour les maladies professionnelles.
Chiffres clés en Île-de-France
Retrouvez ci-dessous des données générales relatives aux AT/MP de la région Île-de-France.
On compte 554 043 sections d’établissements franciliens en 2023 dont 30 % des sections d’établissements en grande couronne et 70 % en petite couronne.
En 2023, la région francilienne dénombre 5 237 008 salariés pour l’ensemble des secteurs d’activité.
Les chiffres de sinistralité 2023 pour l’ensemble du territoire français permettent de dresser un premier état des lieux de la sinistralité en Île-de-France au regard de la sinistralité au niveau national.
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Les statistiques AT/MP du régime général sont généralement présentées à travers les neuf branches branches d'activités, ou CTN (comités techniques nationaux), tels que définis par l'arrêté du 22 décembre 2000.
Les accidents du travail
En 2023, le nombre d'accidents du travail avec arrêt et/ou incapacité en Île-de-France enregistre une baisse de 2,8 % par rapport à 2022 (1,5 % au niveau national). Cette diminution s’inscrit dans une tendance amorcée depuis 2019. Après une reprise ponctuelle observée en 2021, liée à la relance de l’activité économique post-crise sanitaire, les indicateurs repartent à la baisse.
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Les accidents de trajets
Le nombre d’accidents de trajet retourne à la hausse avec 22 761 sinistres, représentant une hausse de 5,9 % par rapport à 2022 (5,1 % au national).
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Les maladies professionnelles
6 154 maladies professionnelles ont été reconnues, dont 412 hors tableau (1). Cela représente une hausse de 2,3 % par rapport à 2022, mais un niveau stable comparé à 2021.
Les risques psychosociaux (RPS) représentent 92 % des maladies professionnelles hors tableau.
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Décès liés aux sinistres professionnels
148 décès liés à des accidents du travail reconnus avant consolidation ont été enregistrés, soit 12 de plus qu’en 2022.
Parmi eux :
- 105 cas sont dus à des malaises (soit 70 % des cas) ;
- les décès dus à une cause externe identifiée (appelés également « technologique ») sont passés de 32 cas en 2022 à 40 cas en 2023 ;
- 5 décès ont concerné des travailleurs de moins de 25 ans.
Par ailleurs, 61 décès liés à des accidents de trajet (dont 31 d’origine routière) et 46 décès associés à des maladies professionnelles ont également été recensés.
Au total, 255 décès tous sinistres confondus ont été enregistrés en 2023 (25 de plus qu’en 2022).
Analyse genrée de la sinistralité
Alors que les hommes représentent 55 % des salariés, la répartition selon la nature du sinistre montre des différences marquées :
- les hommes sont majoritaires dans les accidents du travail (62 % contre 38 %) ;
- les femmes sont davantage touchées par les accidents de trajet (55 % contre 45 %) ;
- et elles sont plus nombreuses parmi les cas de maladies professionnelles liées aux troubles musculosquelettiques (52 % contre 48 %).
Ces écarts s’expliquent en partie par la répartition différenciée des emplois entre les hommes et les femmes selon les secteurs et les postes occupés.
Indemnités journalières liées aux arrêts de travail
Les indemnités journalières (IJ) versées en cas d’arrêts de travail ont atteint 620 millions d’euros en 2023. Cette progression s’est accélérée depuis 2022, avec une hausse autour de 9 %, contre 2 à 7 % par an en moyenne sur la période 2014-2021. Cette dynamique s’explique pour moitié par un effet « prix » dans un contexte de hausse des salaires, notamment à travers plusieurs revalorisations du Smic (+ 5,4 % en moyenne entre 2022 et 2023) et pour l’autre moitié par l’augmentation continue de la durée moyenne des arrêts de travail (+ 6,7 % entre 2022 et 2023).