Ce webinaire consacré au risques chimiques pros et plus spécifiquement aux risques liés aux poussières de bois dans les magasins de bricolage fait le point sur les dangers pour la santé des salariés exposés à ces poussières et présente les grands principes de prévention et de ventilation à mettre en œuvre pour réduire ces risques.

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue à ce webinaire prévention des risques liés aux poussières de bois dans les magasins de bricolage. Ce webinaire est organisé par le service prévention des risques professionnels de la Cramif. Je suis Aude Bogey, j’ai le plaisir de vous accueillir. Nous accueillons à ce webinaire des représentants de magasins de bricolage d’Île-de-France mais également d’autres régions de France, donc, soyez les bienvenus. Ce webinaire est prévu pour durer 1 heure 30 et il est enregistré.

Tout d’abord, afin que chacun puisse suivre le webinaire dans les meilleures conditions, nous vous demandons de couper votre micro et d’arrêter votre vidéo. Vous pourrez bien sûr les réactiver pendant le temps des questions/réponses plutôt à la fin. Donc, concernant les questions/réponses du coup, il y a quelques sessions, il y a des sessions de quelques questions/réponses qui sont prévues à la fin de chaque grande partie, nous invitons à poser vos questions par écrit via le tchat et nous répondrons plus longuement à vos questions à la fin du webinaire. Donc, cette présentation sera mise à disposition sur le site de la Cramif dans les jours qui viennent, je ne peux pas vous donner de délai pour l’instant.

Alors, ce webinaire a été élaboré et va être animé donc par l’équipe de la Cramif :

  • Pierre Auger qui est contrôleur de sécurité dans l’antenne 94
  • Gauthier Blondeel contrôleur de sécurité à l’antenne 93
  • Sébastien Bourges contrôleur de sécurité à l’antenne 91
  • Mélanie Gérard qui va assurer le suivi et le relai des questions/réponses
  • Agnès Janes ne peut pas être disponible aujourd’hui
  • Et puis, moi-même, Aude Bogey, ingénieur conseil au laboratoire de toxicologie industrielle de la Cramif.

Donc, quels sont les objectifs de ce webinaire ?

  • le premier objectif, c’est d’abord de mieux connaitre les caractéristiques des poussières de bois et leurs effets sur la santé
  • le deuxième objectif, c’est vous présenter les grands principes de prévention et de ventilation à mettre en œuvre
  • le troisième objectif, est de vous présenter des solutions techniques mises en œuvre dans les établissements
  • et enfin, bien sûr vous aider à progresser dans votre démarche de prévention du risque chimique et notamment dans le cadre du programme « Risques Chimiques Pros ». Ce programme initié par l’Assurance Maladies-Risques professionnels a pour objectif de vous rendre autonome sur la prévention des risques chimiques, de permettre de réduire l’exposition des salariés aux produits chimiques et de diminuer les coûts de réparation consécutifs en particulier aux cancers professionnels.

Comment va se dérouler ce webinaire ?

Tout d’abord, Pierre Auger va vous présenter les caractéristiques et les effets générés sur la santé par les poussières de bois puis, il poursuivra avec la présentation de la démarche de prévention. Dans un troisième temps, seront abordés les moyens de prévention à mettre en place en particulier sur les scies à panneaux. Dans cette partie, Pierre Auger sera relayé par Gauthier Blondeel. Les activités annexes, type nettoyage vous seront présentées par Sébastien Bourges et, enfin, je reprendrai le micro pour vous présenter l’accompagnement réalisé par la Cramif et, par extension, par les autres caisses dans le cadre de la démarche de prévention des risques. Et bien sûr, Mélanie Gérard assurera le relai des tchats. Et je laisse la main donc à Pierre Auger qui va vous présenter la partie poussières de bois, un cancer et les effets sur la santé. À toi Pierre.

Pierre Auger : Merci Aude. Bonjour à tous. Tel qu’indiqué à l’instant dans le sommaire, on va commencer par évoquer des généralités sur les poussières de bois, notamment leur caractère cancérogène et chercher à comprendre quels sont les enjeux en terme d’exposition et donc en terme de risque d’atteinte à la santé et puis, ensuite, nous reviendrons évidemment sur le cadre réglementaire. Concernant la population exposée, pour avoir un ordre de grandeur significatif en tête, et bien, on peut noter que l’enquête SUMER qui signifie Surveillance Médicale des Expositions aux Risques, enquête consolidée en 2017, permet de recenser que 442 000 salariés sont exposés aux poussières de bois à l’occasion de leur activité professionnelle en France, ce qui est effectivement important et parmi ceux-là 50 % sont des travailleurs de la filière bois au sens large qui sont exposés dans les métiers de transformation du bois première et seconde transformation généralement en établissement fixe et puis, on a 50 % de ces salariés qui sont affectés à des secteurs dits de la construction et qui, eux, sont exposés plutôt dans des situations de travail de type chantier.

Les caractéristiques des poussières de bois 

Donc, l’origine de ces poussières est liée aux différents procédés de travail qui sont mis en œuvre, qu’ils soient par exemple le sciage, le rabotage, le perçage ou le ponçage pour les plus courants. Mais, il existe aussi des sources d’exposition qui sont liés à des activités annexes comme on en viendra tout à l’heure et qui sont mises en œuvre par exemple, les activités de nettoyage, tout ce qui a trait à la gestion des déchets. Donc, ils sont susceptibles de mettre ou de remettre en suspension des poussières et donc de générer des expositions. On note d’autant plus que la granulométrie moyenne des poussières de bois est située entre 10 et 30 microns et certains procédés même tels que le ponçage peuvent émettre des particules encore plus fines. Evidemment, plus les poussières sont fines plus elles sont problématiques à plusieurs niveaux notamment, leur tendance à pénétrer profondément dans l’organisme et donc avoir des effets pathogènes potentiellement graves. Alors, en effet, les poussières de bois sont classées par le Centre International de Recherche contre le Cancer donc dans le groupe 1 « Cancérogène avéré pour l’homme » ce qui, malgré des idées reçues assez répandues ne dépend pas du type ou de l’essence de bois.

Concernant les pathologies, les maladies professionnelles reconnues au titre du tableau 47 du régime général de la Sécurité sociale sont des pathologies variées à différents niveaux tant par la voie d’exposition que par les délais de survenance ou encore leur gravité et leurs conséquences. Lorsque des poussières de bois sont émises par un procédé ou qu’elles sont remises en suspension, elles peuvent par contact avec la peau ou avec les yeux occasionner des atteintes cutanées telles que des allergies ou des eczémas. Par voie respiratoire, à plutôt court ou moyen terme elles peuvent avoir des conséquences telles que là encore des allergies ou de l’asthme mais également des lésions sur les poumons et, à plus long terme et avec des conséquences graves potentiellement mortelles, elles peuvent induire des cancers des fosses nasales ou des sinus.

En France, les poussières de bois sont directement responsables d’environ 300 cancers par an mais ceci est certainement sous-estimé en lien avec une probable sous déclaration ou à défaut de lien de causalité établi entre la maladie et l’exposition professionnelle. Évidemment, la durée et l’intensité de l’exposition aux poussières de bois sont de facteurs de risques déterminants dans la survenue des pathologies et de ce fait, il sera déterminant de chercher à les réduire.

En ce qui concerne la réglementation, généralement sur l’approche santé au travail, vous savez bien sûr que le responsable de la santé physique et mentale des salariés est l’employeur et il a, sur cette responsabilité, un objectif de résultat. Pour assumer cette responsabilité et pour atteindre cet objectif de résultat il s’appuie notamment sur les principes généraux de prévention qui sont inscrits au Code du Travail. Ils sont au nombre de 9 listés sur cette diapositive, vous les connaissez probablement mais pour les citer en premier lieu :

  • éviter les risques bien évidemment et en second lieu les risques qui ne peuvent être évités et bien il faut les évaluer
  • les principes suivants : combattre les risques à la source, adapter le travail à l’homme et non l’inverse
  • tenir compte de l’état d’évolution de la technique
  • remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou ce qui est moins dangereux
  • planifier la prévention, principe très large
  • 8ème principe, prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle
  • et enfin, donner les instructions appropriées aux travailleurs.

Vous noterez que certains thèmes sont soulignés dans les principes et même s’il n’y pas nécessairement de hiérarchie dans ces principes de prévention, les notions de captage à la source, d’état de la technique et de protection collective sont des notions qui seront particulièrement importantes et illustrées par la suite et dans la démarche de prévention liée aux poussières de bois.

Suite de la réglementation sur un volet plus orienté substances CMR (Cancérogènes Mutagènes Reprotoxiques).

Les travaux exposant aux poussières de bois inhalables sont considérés comme des procédés cancérogènes comme ça déjà était dit plusieurs fois. Effectivement, dans les termes réglementaires ce sont bien les travaux exposant aux poussières de bois qui sont classés cancérogènes. La valeur limite d’exposition professionnelle, en France, est réglementaire et contraignante, elle est fixée à 1 milligramme par mètre cube sur 8 heures. Les locaux de travail du bois sont des locaux à pollution spécifique ce qui induit la mise en œuvre d’un captage spécifique : du polluant à la source d’émission, au plus proche de la source d’émission ainsi qu’un transport et un traitement selon les principes généraux de ventilation qui seront abordés ultérieurement. Au même titre qu’une ventilation générale qu’il faut assurer afin de renouveler l’air du local et éliminer la pollution résiduelle. Attention, la Valeur Limite d’Exposition Professionnelle (VLEP)  n’est pas plus qu’un objectif minimal, il est effectivement interdit d’exposer les salariés à un niveau supérieur à la VLEP mais le respect de la VLEP n’est pas pour autant satisfaisant considérant l’objectif d’atteindre le niveau d’exposition le plus bas techniquement possible.

Voilà pour la réglementation, on peut poursuivre sur la démarche de prévention et donc à travers cette partie, on abordera justement la démarche de prévention et quelques moyens spécifiques qui doivent permettre de réduire l’exposition des salariés.

La démarche de prévention dite spécifique aux poussières de bois l’est effectivement en de nombreux points mais n’est finalement qu’un prolongement de la démarche classique de prévention des risques professionnels. On y retrouve, bien logiquement, l’influence des principes généraux de prévention qui vous ont été rappelés juste avant. Ainsi, il s’agit, en premier lieu, d’éviter le risque et si ce n’est pas possible d’évaluer le risque lié aux poussières de bois, par exemple en utilisant l’outil SEIRICH acronyme signifiant Système d’Evaluation d’Information sur les Risques Chimiques. C’est un outil développé par l’INRS qui est téléchargeable d’ailleurs sur son site INRS.FR c’est un outil qui permet de réaliser l’évaluation des risques chimiques au sens large et pour des situations complexes à polluants multiples, notamment, cet outil est recommandé par notre réseau d’Assurance Maladie-Risques professionnels. Une fois cette évaluation réalisée, on note sur cette diapo, des mesures techniques qui visent à maitriser le risque à la source notamment l’encoffrement et également le captage à la source et puis, des mesures organisationnelles comme la réduction du nombre de salariés exposés, la réduction de l’intensité d’exposition ou sa durée. Des mentions qui ont été faites tout à l’heure sur ces facteurs déterminants. Sur le facteur humain, la formation et l’information des salariés sont également essentiels tout comme le port effectif des équipements de protection individuelle en l’occurrence respiratoire qui doivent être adaptés aux besoins et mises en œuvre en complément d’une ventilation efficace.

Suite de la démarche de prévention spécifique, vous notez qu’il existe deux types de campagne de mesures obligatoires qui doivent être réalisées au moins annuellement : elles sont nécessaires et tout à fait complémentaires. En premier lieu, le contrôle des dispositifs de ventilation et de captage qui permet d’assurer et de s’assurer plutôt de l’efficacité du dispositif par des mesures de prise d’air, par des mesures de débit ou des contrôles visuels notamment. Ils doivent permettre de détecter des sous dimensionnements de l’installation ou des dysfonctionnements voire un vieillissement de cette installation. On a également les mesures d’exposition qui, elles, sont des prélèvements atmosphériques réalisés en zone de travail et sur opérateur afin de connaître le niveau d’empoussièrement dans la zone et donc, le niveau d’exposition du ou des salariés concernés. Cette mesure est réalisée par un laboratoire accrédité sur un temps de mesure significatif et dans des conditions de travail au plus proche de l’activité réelle. Ces deux campagnes visent à objectiver chacune à leur manière l’exposition aux risques et à réaliser, le cas échéant, les actions correctives nécessaires. Afin d’éviter une exposition au-delà du lieu et du temps de travail, il est éventuellement très important de fournir en nombre suffisant des vêtements de travail adaptés pour lesquels il convient de mettre en œuvre un mode de nettoyage régulier afin d’éviter les expositions, en dehors de la zone, d’autres salariés voire de personnes extérieures à l’entreprise. Enfin, il est important d’associer le médecin du travail en l’informant sur l’exposition des salariés aux poussières de bois afin qu’il organise ce qu’on appelle un suivi individuel renforcé anciennement appelée surveillance médicale renforcée.

Et nous arrivons déjà sur premier temps d’échanges au cours duquel vous pouvez poser vos questions sachant qu’une grande partie reste à traiter par la suite et seront abordées notamment des questions bien plus techniques et concrètes, néanmoins, c’est à vous de vous exprimer.

Mélanie Gérard : Pour le moment, il n’y a pas de questions à relayer sur une requête. N’hésitez pas mais c’est que c’était très clair je pense.

Aude Bogey : Moi j’avais une question Pierre, concernant la valeur limite d’exposition professionnelle donc il est indiqué qu’elle est égale à 1 milligramme par mètre cube d’air. Est-ce que si je suis à 0,8 du coup est ce que c’est bon ?

Pierre Auger : alors, effectivement bonne question. Du point de vue réglementaire on peut considérer que c’est bon du point de vue du respect de la valeur limite d’exposition et l’interdiction de travailler au-delà. On doit pas en déduire, néanmoins, qu’on est finalement bon réglementairement puisque concernant les substances CMR, le niveau attendu par la réglementation est le niveau le plus bas techniquement possible. Si on atteint 0,8 milligramme par mètre cube mais que la technique permet d’atteindre bien moins et bien, on doit viser le niveau le plus bas techniquement possible.

Aude Bogey : Merci. Donc, y-a-t-il d’autres questions ? S’il n’y a pas d’autres questions, on va poursuivre la suite de la présentation avec Sébastien.

Pierre Auger : Non avec moi toujours.

Aude Bogey : Avec Pierre alors. Pardon Pierre.

Pierre Auger : Pas de problème. Alors, on reprend effectivement comme attendu en abordant maintenant ce qui sera le cœur de la présentation spécifique aux poussières de bois dans le secteur du bricolage donc à savoir la question des installations fixes et plus précisément le captage des poussières de bois sur les scies à panneaux. Et, ensuite, bien sûr seront abordés la question du transport, du traitement, de la filtration et du rejet de ces poussières.

Alors, le captage à la source doit être assuré en raccordant tous les équipements émettant des poussières à un dispositif d’aspiration. Concernant ces dispositifs, ils doivent permettre de maitriser l’émission de poussières ; ils sont soit conçus et intégrés aux machines neuves, soit rajoutés ou modifiés sur des machines existantes. Les débits attendus et nécessaires sont très variables selon les types de machines. Vous voyez, par exemple, pour une scie à ruban on aura besoin globalement de 700 mètres cube par heure, alors que pour des machines bien plus complexes, tel que les machines à commandes numériques, on peut avoir besoin jusqu’à 10 fois plus. En ce qui concerne les scies à panneaux, selon la machine, sa configuration, et, notamment, la conception de ses capteurs, le débit nécessaire est très variable, peut varier entre 1000 et 5000 mètres cube par heure selon les cas. Il est extrêmement important d’intégrer l’efficacité de captage au cahier des charges pour l’achat d’une machine neuve au même titre que des exigences plus courantes, communes telles que l’encombrement, le niveau sonore, la fiabilité, les modalités de maintenance etc… Ce doit vraiment être un critère de choix à part entière.

Le principe de fonctionnement d’une scie à panneaux, donc vous reconnaissez bien évidemment la machine sur la photo. Son principe de fonctionnement, c’est le suivant, donc, le groupe de sciage repéré sur la diapositive est ici donc entouré en vert, il est mobile sur son support de haut en bas et ce support est lui-même mobile de gauche à droite pour couvrir la quasi-totalité de surface du plan de la machine soit un minimum de 8 mètres carrés selon les modèles voire même plus pour les machines les plus imposantes. La partie droite, donc le schéma fait un focus en vue, c’est une représentation schématique en vue de coupe. On distingue donc le panneau qui est positionné verticalement en appui sur le plan d’appui, prévu, bien sûr à cet effet, le mouvement de rotation horaire de la lame et le déplacement du groupe de sciage vers le bas qui génère, du coup, la découpe linéaire attendu et, de ce fait, deux émissions de poussières, donc, en premier lieu, l’émission principale, celle qui est dirigée vers l’avant du panneau plutôt vers l’opérateur et l’émission secondaire, quant à elle, vous la voyez repérée également sur le schéma, elle est dirigée vers l’arrière du panneau à l’opposé de l’opérateur, certes,  mais ce n’est pas pour autant qu’elle soit à négliger bien au contraire et nous allons voir les principes de captage à mettre en œuvre pour maîtriser ces deux sources d’émissions de poussières.

Alors, les principes fondamentaux de captage à la source qu’il faut mettre en œuvre sont les suivants :

  • envelopper la source d’émission
  • capter au plus proche de la source d’émission
  • et tenir compte du mouvement naturel des particules

On voit ici une vue en coupe sur le groupe de sciage où le carter qui enveloppe naturellement la zone de coupe est que le captage se fait au plus près de la source tout en suivant le trait de coupe. C’est par l’exploitation du carter initialement prévu à des fins de protection contre le risque mécanique, les risques de coupures ou de projections, ce carter permet d’assurer un captage satisfaisant et le positionnement judicieux du point d’aspiration, ici, permet d’exploiter, de bénéficier du flux de projection des poussières moyennant évidemment une vitesse d’air suffisante. Dans la plupart des cas connus dans vos activités, le captage de l’émission principale est correcte sur ces principes, les éventuels constats d’inefficacité  sont rarement liés à la conception du capteur, ils sont souvent liés à une vitesse d’air ou un débit insuffisant, un sous dimensionnement de l’installation, une mauvaise maintenance, un remontage partiel des éléments ou la mise en œuvre de mauvaises pratiques comme le sciage de bas en haut par exemple.

Voyons maintenant les mêmes principes à appliquer sur l’émission secondaire. L’illustration qui apparaît présente schématiquement donc, en sa partie gauche, la vue en coupe de la machine et, en sa partie droite, la vue de face de la machine. On repère ici donc en violet, sur chacune des vues,  le point d’aspiration prévu pour capter les poussières issues de l’émission secondaire : il s’agit bien du même point repéré sur deux vues différentes. Sur la forme, il s’agit d’une gouttière ouverte positionnée en partie basse de la machine et qui prétend recueillir les poussières projetées ou tombées par gravité avant d’être envoyées vers le réseau d’aspiration : il s’agit du dispositif le plus fréquemment observé sur le terrain. La source est, en quelque sorte,  enveloppée, effectivement entourée en vert sur le schéma,  en cloisonnant ou en bâchant l’arrière de la machine. On note que l’émission secondaire ne peut pas être suivie par son capteur telle que l’est par exemple l’émission primaire. Le point de captage, ici, peut se trouver à une certaine distance du point d’émission puisque celui-ci se déplace sur toute la surface du plan d’appui, c’est pourquoi,  cette configuration ne permet pas de capter les poussières au plus proche de leur source ni même d’exploiter efficacement le mouvement des particules. Pour illustrer le phénomène, dans un cas favorable, tel qu’on le voit ici, les flèches vertes, si la découpe est réalisée en partie en bas à droite de la machine, on peut, sous réserve d’une aspiration suffisante espérer que le captage soit bon, mais, même dans ce cas, si l’on s’éloigne du point d’aspiration, ce qui sera bien évidemment le cas dans la pratique du travail réel, on perd très vite en efficacité. Il apparaît en rouge, le cas le plus défavorable où l’on est strictement à l’opposé de l’aspiration et où il n’est pas possible physiquement d’assurer le captage. Concrètement, dans cette configuration, le captage n’est efficace au mieux que dans le premier mètre de la gouttière : la partie en bas à droite ici sur le schéma. On peut estimer qu’au-delà d’1 mètre, il est peu probable d’avoir une vitesse suffisante et que, dès la moitié de la gouttière, soit la moitié de la largeur de la machine, l’aspiration est très insuffisante, voire quasiment nulle. De ce fait, on retient qu’il est techniquement parlant plus difficile de mettre en œuvre les principes de ventilation pour assurer un captage efficace de l’émission secondaire mais l’innovation technique doit permettre d’envisager des solutions amenant à mieux envelopper la source et à s’en rapprocher pour atteindre un niveau de prévention satisfaisant et on vous propose, juste après, de voir quelques exemples de réalisations, des solutions et des possibilités techniques qui vont vous être présentées et commentées dans les diapos suivantes par Gautier Blondeel. C’est à toi Gautier.

Gautier Blondeel : Bonjour à tous. Donc, je vais vous présenter un petit peu l’historique du développement du captage secondaire. Donc, sur cette diapositive, on peut voir que c’est un fabricant qui a incorporé le captage secondaire par une lèvre aspirante qui se déplace avec l’outil : c’est un système que nous préconisons et qui demande un débit faible mais en revanche une aspiration en termes de puissance aspirante importante. Voilà, je tairai le nom du fabricant mais peut- être que dans vos installations sur site ça vous parlera. Voilà, c’est d’une manière générale, une des scies à panneaux les plus efficaces du marché en terme d’exposition et de captage à la source. Et donc, c’est conçu dès la fabrication.

C’est un autre fabricant français qui a donc incorporer des aspirations secondaires avec des fentes aspirantes sur le panneau et on peut voir, également sur ce système qu’il y aussi une aspiration latérale, donc, ça fait 3 points de captage et donc qui favorisent l’aspiration quand on coupe de manière horizontale, voilà, qui a des performances plutôt satisfaisantes également.

Donc, là, on est sur une ancienne machine qui a été modifiée en fait, donc historiquement les fabricants de scies à panneaux ne développaient pas forcément  d’aspiration secondaire comme on a pu voir sur les deux diapos d’avant. Donc, là c’est des installateurs qui ont développé des systèmes secondaires pour essayer de capter le plus les émissions secondaires. Donc, sur cette diapositive on peut voir en fait qu’il y a 3 trémies en bas qui sont connectées à un réseau d’aspiration et donc il travaille de manière simultanée sur toute la longueur de la scie à panneaux. Donc, c’est une installation en fait qui triple le débit par rapport donc à l’aspiration primaire et donc cela engendre des modifications importantes du réseau et de l’installation de dépoussiérage qui aspire derrière. Donc, en fait, quand on a ce type de scie assez ancienne aujourd’hui et qu’on souhaite les garder parce qu’elles sont robustes et qu’elles font un travail satisfaisant en terme de coupes et qu’on souhaite donc développer une aspiration secondaire, il faut savoir que cela engendre donc le changement de l’installation de dépoussiérage, voilà. Pour donner un coût, simplement sur la scie à panneaux, quand on développe ce type d’aspiration secondaire on va dire sur toute la longueur de coupe, on peut budgéter entre 7 et 15 000 euros juste pour la scie en sachant qu’une scie neuve c’est environ 25 000 euros, voilà. Donc, ça c’était les premières installations, les premières modifications qui ont été réalisées par des fabricants. Là, on table sur une nouvelle génération d’aspiration secondaire, donc, on voit la scie à panneaux en vue arrière donc, là, on peut voir, qu’en fait, que sur cette scie à panneaux est divisée par 4 trémies derrière et qu’en fait donc l’aspiration s’ouvre de manière simultanée au niveau de la coupe : ça veut dire qu’au lieu d’aspirer sur toute la scie et bien en fait, il n’y a que deux panneaux qui aspirent en simultané donc ceci limite les débits à mettre en œuvre pour capter de manière plus localisée sur l’aspiration secondaire. Et, donc, généralement c’est asservi à des registres électropneumatiques qui s’ouvrent immédiatement pas comme un registre électrique qui demande un temps important d’ouverture donc, voilà, sinon on capterait difficilement.  C’est une nouvelle géné, c’est plutôt des prototypes que je vous présente là, ça c’est un prototype en fait au lieu de capter donc que sur le fond et en bas des scies à panneaux, là, un constructeur a développé en fait, on peut dire une pieuvre aspirante qui aspire donc et sur chaque panneau et en même temps si vous voyez sur l’illustration il y a des piquages sur toute la longueur donc de l’aspiration secondaire donc qui permet finalement d’aspirer on va dire un peu plus efficacement lors de toute la longueur de la coupe et pas d’attente de la sédimentation ou de l’émission de coupe. Donc, là on capte encore un petit plus à la source que précédemment, voilà ça c’est un prototype ça n’a pas été développé encore de manière industrielle, d’une manière générale il n’y a qu’un fabricant en France qui a développé un brevet sur les aspirations secondaires et sinon, après, c’est des prototypes que chaque constructeur essaie d’adapter sachant qu’il y aussi beaucoup de fabricants de scie qui ne développent pas d’aspiration secondaire. Voilà, on peut passer à la suite. Donc, après avoir capté les poussières, il est nécessaire de les transporter. Alors, il faut savoir que pour les transporter  il ne faut pas que ça sédimente dans le réseau parce que au final sinon on capte plus de manière efficace sur l’aspiration et donc, on demande des vitesses d’air comprises entre 20 et 25 mètres/seconde dans tous les conduits des installations. Il faut savoir que la réglementation demande qu’on compense l’air aspiré, donc, plus on aspire des débits importants, plus l’air de compensation sera important. Après, il y a aussi un point qui est très important c’est le couple débit/pression, quand on fait un cahier des charges de dépoussiérage, il est nécessaire de faire le calcul de pertes de charges du réseau mais aussi prendre compte de la perte de charges que génère les scies à panneaux et suivant le type de scie à panneaux en fait, la perte de charges est différente d’une scie à l’autre et cela peut donc changer la puissance installée de l’installation de manière significative. Donc, j’attire vraiment votre attention sur et le débit à mettre en œuvre suivant la solution technique qui sera retenue et la perte de charges que génère la scie à panneaux afin d’avoir une perte de charge totale de l’installation et après, donc il y a la perte de charge du dépoussiéreur en plus donc, ça c’est des points techniques très importants et ce qui est généralement peu regardé et qui fait qu’il y a des dysfonctionnements très importants sur les installations et si on garde un dépoussiéreur d’une ancienne génération, qu’on modifie la scie à panneaux existante et qu’on met une aspiration secondaire, généralement ça pose des problèmes de vitesse d’air après dans les réseaux, voilà, et donc en tout et pour cause d’une exposition importante des salariés.

Voilà, on peut passer à la diapo suivante. Donc, là on arrive aux groupes aspirants qui est généralement des dépoussiéreurs ou des cyclones, donc, c’est des groupes qui travaillent généralement en dépression, ça veut dire que c’est le groupe qui vient, on va dire capter les poussières et qui fait la séparation entre l’air sale et l’air propre qui permet après de pouvoir les mettre donc dans des systèmes de réception de déchets et après les ventilateurs sont derrière ces dépoussiéreurs et pour rejeter en clair à l’extérieur. Voilà, là on voit 2 types d’installations, un cyclone haut rendement donc là il n’y a pas de système de filtration en terme de, on va dire, de poche ou de cartouche, là c’est simplement la force centrifuge qui sépare donc l’air et la poussière captée et donc là sur les cyclones il n’y a pas de systèmes de filtration à proprement dit c’est donc juste l’air qui est séparé avec la force centrifuge et donc c’est des systèmes généralement qui ont des taux de rejet un petit peu plus conséquent qu’un dépoussiéreur qui lui donc a un système de filtration par filtre ou par cartouche, voilà. Que dire de plus sur ces installations, il faut faire une maintenance annuelle importante dessus, regarder qu’il n’y a pas de dysfonctionnements, de poches percées sinon … des taux de rejet important, donc de poussières CMR dans l’environnement. Voilà, je pense que c’est bon pour moi. Je laisse la parole à Sébastien Bourges

Sébastien Bourges : Bonjour à tous, merci Gautier, merci Pierre pour les explications. Donc, là, vous l’avez bien compris, mes collègues vous ont montré et démontré le risque cancérogène lié aux poussières de bois et l’importance du réseau de ventilation et d’aspiration de ces poussières dans l’installation que vous avez dans vos entreprises. Alors, un autre risque qui est en lien avec les poussières de bois, ça concerne le risque ATEX, alors, qu’est-ce qu’on entend par risque ATEX ? alors, j’ai une petite définition que j’aime bien, c’est que une ATEX, en fait, ça résulte de la mise en suspension dans l’air d’une substance combustible, alors, la substance combustible on l’a, donc ce sont les poussières de bois, qui peuvent s’enflammer et elles s’enflamment, enfin les poussières de bois se transforment de la manière suivante dans une installation de ventilation donc, elles sont combustibles dans des proportions telles qu’une source d’inflammation d’énergie suffisante produit son explosion ; donc, voilà une définition simple de ce qu’on peut appeler l’ATEX et du risque ATEX qui est engendré par ces poussières de bois. Donc, dans votre installation de ventilation, il y a des organes de protection qui doivent être installés, qui doivent être mis en place qu’on appelle des installations de protection qui sont relativement courants et ce qui faut retenir par rapport à ces dispositifs de protection, ils auront comme objectif de limiter donc la gravité et la conséquence d’une explosion qui pourrait survenir. Alors, dans les différents matériels qu’on peut retrouver dans vos installations, vous l’avez là sur la vue d’un filtre à manche, vous avez, par exemple, un clapet anti-retour, qui est tout en haut à droite, donc, la, qui va permettre d’éviter la propagation et la surpression et les flammes au niveau de la réintroduction dans l’atelier où travaillent vos salariés, donc, on est bien dans un dispositif de protection. Vous avez, juste en dessous, l’évent de décharge, donc là c’est un élément on peut dire, un élément fusible ou de faiblesse qui sera calculé pour pouvoir s’ouvrir en cas de surpression au niveau du filtre à manches. Alors, j’attire votre attention là sur l’emplacement de ces évents de décharge : il faut bien évidemment qu’ils soient disposés de telle manière qu’il n’y ait pas de salariés qui soient situés directement à proximité de ces évents. Vous avez, juste en dessous qui est représenté, une écluse rotative, donc là c’est un élément qui est en lien, qui servira à réguler et doser les matières à transformer dans des bacs, par exemple, et vous avez sur votre gauche, un ventilateur qui est disposé en air propre. Alors, tous ces différents matériels donc sont conformes à des normes qui vous permettent de vous assurer du respect de la réglementation ATEX et donc d’une protection efficace donc de votre installation contre le risque d’explosion. Donc voilà en ce qui concerne les différentes définitions de ces éléments. La diapo suivante, ça concerne vos éventuelles questions que vous pouvez avoir par rapport à tout ce qui a été exposé, par rapport à l’aspect cancérogène de ces poussières, l’aspect explosif ou sur vos installations de ventilation que vous avez dans vos entreprises. N’hésitez pas à poser vos questions par le tchat et Mélanie fera l’intermédiaire pour présenter vos questions. Donc, Mélanie est ce qu’il y a quelques questions ?

Mélanie Gérard : Non, pour le moment pas de questions sur le tchat.

Sébastien Bourges : Est-ce que ça paraît clair pour vous ? C’est des choses que vous retrouvez ces éléments de protection dans vos installations ou vous n’avez pas encore évalué ces éléments ? Il y a des retours d’expériences peut-être parmi les participants ? peut-être dans certaines entreprises, est-ce qu’il y a eu des explosions ? des inflammations ? Non ? Bon, on peut passer à la suite. N’hésitez pas, ça peut venir après, n’hésitez pas à marquer vos questions, on vous répondra.

Donc, concernant les activités annexes donc le nettoyage des outils portatifs, le réseau haute dépression et la gestion des déchets donc c’est ce qu’on va vous expliquer par l’intermédiaire de quelques diapositives. Alors, concernant le nettoyage des ateliers et des machines, bien évidemment donc, on l’a vu sur l’aspect déjà cancérogène des poussières de bois donc il faudra supprimer tout ce qui est usage et, ce qu’on a l’habitude de voir dans les entreprises, l’usage de soufflette, et supprimer tout ce qui sera utilisation du balai. Donc, on voit très bien sur les deux photos, non pour les deux donc, c’est une source d’exposition très importante pour les salariés vis-à-vis de de l’aspect notamment cancérogène de ces poussières. Donc, on verra par quoi remplacer l’utilisation de de la soufflette et du balai par la suite.

Diapo suivante. Donc, l’utilisation d’outils portatifs, donc là attention, ça doit faire aussi l’objet d’une évaluation de l’utilisation de ces outils par vos salariés : est-ce que c’est nécessaire ? Si c’est nécessaire, il faut vous assurer que bien évidemment, il y ait un dispositif d’aspiration qui soit intégré, c’est-à-dire que vous pouvez raccorder un dispositif d’aspiration basse pression, par exemple, à votre installation existante de votre atelier mais également il faut tenir compte d’autres points sur bien évidemment la présence des protecteurs mécaniques, on va éviter tout ce qui est risque de coupure et de projection, l’ergonomie et le poids du matériel qui sera utilisé, le niveau acoustique, ça, vous pouvez retrouver ces informations là sur la notice de l’équipement et les vibrations bien évidemment par rapport à différents outils qui peuvent être proposés, on prendra un outil où on a un niveau de vibration qui est bien inférieur à son confrère. Donc, aspiration intégrée c’est ce qui est important.

Un système de réseau haute dépression.

Alors, c’est ce qu’on voit généralement pour la solution pour le nettoyage et on peut également adjoindre quelques outils portatifs sur ce réseau. C’est une installation centralisée, donc, on a différents points de captage qui peuvent être piqués sur le réseau et on peut connecter effectivement des dispositifs de nettoyage. On le voit sur la diapo en haut, on a un dispositif d’aspiration de type aspirateur, uniquement le manche est relié avec son connecteur au réseau et on peut également raccorder des outils portatifs en atelier et d’installer des boitiers multi-énergies. Donc, on peut connecter, alimenter votre équipement et en même temps aspirer les poussières. Voilà l’utilisation d’un réseau haute dépression. Donc, là on est bien dans l’utilisation donc  là on évite d’utiliser la soufflette et le balai. Autre possibilité également pour le nettoyage par aspiration, un pistolet aspirant donc à gauche, à effet Venturi, qui peut être raccordé au réseau d’aspiration et on a des dispositifs aussi qui peuvent être raccordés directement sur votre réseau d’aspiration tels que l’image de droite, où on voit effectivement un tuyau disposé sur son enrouleur avec son dispositif pour pouvoir aspirer les poussières au sol. Donc, là on est bien également dans la suppression du balai. On évite de remettre en suspension les poussières disposées au sol et on les aspire directement.

La diapo suivante, c’est la gestion des déchets, donc, le stockage des déchets. Votre installation, on privilégie bien évidemment également l’installation de votre dispositif à l’extérieur des locaux, donc, si c’est mal maîtrisé ou mal réalisé, ça peut représenter une source d’inhalation qui est non négligeable pour les opérateurs. Les différents moyens de stockage c’est qu’on peut voir en dessous des dispositifs, de vos dispositifs d’aspiration tels que les filtres aspirants, donc on peut avoir des moyens de stockage, des contenants de type « Big bag », de fût, de benne et un petit point de vigilance sur les volumes adaptés à la quantité de déchets : il est bien d’asservir votre installation à un niveau de poussière qui serait collecté dans le bac qui éviterait à vos salariés d’être exposés dans le cas de manipulation du bac, par exemple. Le risque incendie/explosion là on va éviter tout ce qui est, tout ce qui sera source d’inflammation, au niveau de ces éléments-là, être vigilant sur l’accès en hauteur donc tout ce qui pourrait être manipulation : accès en hauteur, risque de chute de hauteur et manipulation manuelle. On peut valoriser les déchets, c’est aussi ce qu’on retrouve dans certaines installations aujourd’hui, par l’utilisation d’une presse on va générer des briquettes ou des pellets qui permettent de supprimer le risque d’exposition aux poussières et de valoriser les déchets de manière énergétique : on va pouvoir, par exemple, chauffer l’atelier.

Aude Bogey : Voilà, donc merci Sébastien, donc, je reprends la main pour vous présenter les outils disponibles et l’accompagnement que mettent en œuvre la Cramif et les Carsat lors d’une démarche de prévention. Alors, les outils qui sont accessibles en ligne, ils sont divers, tout d’abord, vous pouvez vous rendre sur le site ameli.fr/entreprises où là vous pourrez retrouver une présentation de la démarche de prévention du risque chimique avec des témoignages d’entreprises et un tutoriel de connexion à l’espace dédié donc au site internet risques chimiques Pros, la démarche de prévention risques chimiques Pros, vous pouvez également avoir via internet accès à SEIRICH, on en a parlé tout à l’heure, et puis également nos collègues de la Carsat Nord-Est ont créé, ont élaboré en fait le réseau Car-In-Vent qui regroupe en fait des distributeurs et des installateurs qui sont en relation en fait avec les entreprises porteuses d’un projet de ventilation et du coup, le département de prévention des risques professionnels de la Carsat Nord-Est anime ce réseau donc il assure la formation des installateurs et des distributeurs de matériels de ventilation aux bonnes pratiques de notre réseau Assurance Maladie-Risques professionnels. Donc, sur le site en fait internet, vous pouvez retrouver une liste de noms de professionnels donc de la ventilation qui participent à ce réseau. Vous pouvez également avoir bien évidemment accès au site INRS, pour avoir accès à de la documentation : des brochures, des guides de ventilation, des vidéos, des affiches et puis, également, avoir accès à des formations, auto-formations en lien avec les produits chimiques et des fiches de données de sécurité. Donc, sur la présentation, les liens sont sur chaque icône, sur chaque petit logo, des liens hypertextes sont faits afin de que vous puissiez aller directement sur le site internet de ces différents sites, voilà, pour avoir un accès direct.

Alors, les autres modalités d’accompagnement qui sont réalisées par la Cramif et la Carsat, donc, c’est bien sûr la participation à des webinaires génériques ou spécifiques qui sont proposés par le réseau et puis, bien sûr, votre interlocuteur direct qui est le contrôleur de sécurité ou l’ingénieur conseil qui est en charge du suivi de votre établissement. Vous pouvez le contacter et il  vous aidera, il vous accompagnera dans la mise en œuvre de votre démarche de prévention. Vous pouvez également, via le contrôleur de sécurité ou l’ingénieur conseil en charge du suivi de votre établissement donc avoir accès et solliciter donc l’appui technique des unités techniques. Donc, ce sont, pour la Cramif, donc le centre de mesures et de contrôles physiques et le laboratoire de toxicologie industrielle et chaque Carsat, en fait, a l’équivalent d’un centre de mesures physiques ou d’un laboratoire de chimie qui peut venir chez vous dans votre établissement pour vous proposer une aide technique. Donc, par exemple, les centres de contrôles et de mesures physiques, donc, ils vous apportent une expertise en ambiance physique, ils réalisent des mesures et vous procurent des conseils en terme de ventilation mais également de bruit, ce qui est important quand on change les systèmes de ventilation, c’est qu’il peut y avoir aussi une modification de l’ambiance sonore donc il faut prendre en compte cet aspect-là mais également d’autres aspects des mesures physiques tels que la vibration, l’éclairage, des ambiances thermiques. Et, les laboratoires de chimie, eux, en fait, ils vous apportent une expertise dans le domaine du risque chimique mais également peuvent réaliser des prélèvements et des analyses d’agents chimiques dont les poussières de bois dans le but en fait, par exemple, d’étudier un procédé particulier et voir par exemple quelles sont les phases d’exposition des salariés à leur poste de travail. Et puis, bien sûr, les laboratoires de chimie apportent des conseils en prévention du risque chimique. Egalement, donc, il est possible aussi d’avoir, d’obtenir des aides financières qui sont réservées aux entreprises de moins de 200 salariés en effectif national.

Alors, les formations, donc, là, à la Cramif, le service formation propose différentes formations en lien avec la prévention du risque chimique.

Donc, différentes formations, tout d’abord des formations plus, à destination en fait, des chefs d’entreprise ou des préventeurs donc la formation D0610 : « Piloter et manager sa démarche de prévention des risques chimiques pour les Très Petites Entreprises », elle dure un jour en présentiel ou à distance selon les sessions qui sont proposées. La D0605 « Participation à une démarche de prévention des risques chimiques » qui se déroule sur 3 jours donc deux jours plus un jour qui est en présentiel, elle a été également déployée, développée pour faire une formation à distance donc pour tenir compte en fait de l’impact de la crise sanitaire, donc là ce sont 3 modules à distances d’une demi-journée et un jour en présentiel et puis également des formations un peu plus ciblées donc sur certains points du risque chimique et notamment donc, la D0609 « Les bases de la ventilation pour le captage à la source des polluants » c’est un jour en présentiel ; la D0615 qui vous permet d’approfondir l’utilisation de l’applicatif SEIRICH, donc, c’est une phase de perfectionnement  et puis, évidemment, la D1601 qui est plus en lien avec la prévention des risques liés aux atmosphères explosives qui est de deux jours en présentiel, donc, je crois que cette session est passée. Donc, vous pouvez retrouver l’ensemble des formations délivrées par le service formation de la Cramif donc sur le lien en bas de page.

Sébastien Bourges : Aude, je me permets sur la D1601, il y aura une autre session probablement au deuxième semestre 2021. Soyez attentifs si jamais elle apparaît sur le catalogue des formations ou manifestez-vous si vous êtes intéressés pour réaliser cette formation. 

Aude Bogey : D’accord. Merci pour la précision Sébastien.

Alors, pour aller plus loin également donc, on vous a mis une liste de documents donc qui sont disponibles sur internet et donc j’aurais voulu insister sur le DTE Cramif, le MEMO PREV 273-3 « Magasins de bricolage et Poussières de bois », donc, là, en fait c’est un petit mémo, c’est un document en 4 pages spécifiquement rédigé à l’intention des magasins de bricolage, donc, où, en fait, on vous … ce petit document qui a été réalisé par les collègues donc vous présente, en fait, de manière complète mais résumée en fait les situations d’exposition aux poussières de bois lorsqu’on est dans un magasin de bricolage mais également, en fait, les mesures de prévention qui sont listées en 15 points donc, je vous invite vivement à aller sur le site de la Cramif pour télécharger ce document et avoir ce petit mémo, voilà. Il est possible qu’on vous l’ait déjà communiqué, que les collègues vous l’aient déjà communiqué mais voilà, c’est un document de référence en tout cas, à la Cramif. Et donc, vous avez aussi, toute une série, en fait, de documents donc, notamment des documents produits par les Carsats notamment la Car-In-Vent et puis aussi un document produit par la Carsat Alsace-Moselle « Etablir un devis de ventilation pertinent - 4 exigences minimales de prévention », et puis, également, toute une série de documents produit par l’INRS concernant les poussières de bois et les dispositifs de ventilation qui peuvent être mises en œuvre  par exemple sur les scies à panneaux. Donc, là, vous pourrez en prendre connaissance une fois que la présentation sera mise en ligne sur le site internet, et puis, vous pouvez également consulter donc le site de l’OPPBTP qui fait aussi un point sur les poussières de bois.

Et bien, du coup, nous arrivons à la fin de cette présentation et bien, du coup, c’est la dernière ligne droite pour poser des questions. Donc, si vous ne souhaitez pas prendre la parole, n’hésitez pas à envoyer vos questions par tchat, il suffit que le premier se lance et puis après les questions vont fuser donc, vraiment, n’hésitez pas, on a la chance de ne pas être finalement trop nombreux donc, du coup, vous pouvez vous exprimer, vous pouvez poser vos questions, donc on a une bonne demi-heure pour y répondre donc je vous invite à le faire.

Mélanie Gérard : Du coup, je vais en poser une, peut-être que ça fera venir les questions suivantes : « Est-ce que l’utilisation d’un aspirateur industriel peut faire l’affaire ? Est-ce que ça peut-être ok dans le cas des poussières de bois pour réaliser tout ce qui est nettoyage ? »

Sébastien Bourges : Concernant le, et puis peut-être que Gautier tu pourras compléter si besoin, concernant l’utilisation d’un aspirateur industriel, alors, il y a différents types d’aspirateurs, on va dire les aspirateurs standards et il y a des aspirateurs avec différentes classes : « L », « M » et « H ». Donc, si votre aspirateur, il n’est pas utilisé dans un zone que vous avez identifié ATEX, vous pouvez utiliser un aspirateur de type « M » et le mieux c’est de type « H », ça c’est en fonction de votre évaluation des risques, si l’équipement que vous utilisez n’est pas utilisé dans une atmosphère ATEX donc, ça peut être un aspirateur de type « M » ou de type « H ». Concernant les aspirateurs, ces aspirateurs font référence à une directive machine c’est la 2006-42-CE, qui précise, par le biais du fabricant que dans son exploitation normale, l’aspirateur ne va pas enflammer une ATEX au cœur même de l’appareil.

Mélanie Gérard : Merci Sébastien.

Pierre Auger : Est-ce que je peux me permettre un petit mot complémentaire Sébastien ? Du coup, on cherchera quand même à réserver l’usage de l’aspirateur à certaines situations, situations ponctuelles ou situations sur un lieu de travail non fixe et, comme ça été dit tout à l’heure, on privilégiera, bien évidemment, la connexion de tout appareil émissif y compris les appareils électroportatifs à une installation fixe. On peut noter, notamment, l’utilisation d’un aspirateur même s’il est de bonne classe et qu’il a un niveau de filtration tout à fait satisfaisant à un moment on va être obligé d’ouvrir le sac, d’ouvrir l’aspirateur pour en changer le sac et ça sera nécessairement une activité émissive, donc, en réalité, l’aspirateur à utiliser au mieux sur chantier uniquement mais pas en établissement fixe.

Sébastien Bourges : Est-ce qu’il y a d’autres questions ? Aude, est-ce que notre public a la possibilité de poser des questions à l’issue de cette sensibilisation ?

Aude Bogey : Oui, effectivement, vous pouvez les questions, alors je vais vous donner une adresse qui s’appelle au pluriel : risqueschimiquespros.cramif@assurance-maladie.fr, attendez je vais vous l’afficher parce que là je ne l’ai pas en tête je vais la retrouver.

Participante : Moi, j’ai une toute petite question. J’aurais voulu savoir au niveau de la protection du masque pour les collaborateurs dans un magasin de bricolage, est-ce que un masque ffp2 pour les poussières de bois ça suffit ?

Pierre Auger : Alors, merci pour la question. On orientera plus volontiers sur du ffp3 qui aura une bien meilleure protection active du salarié, toujours est-il, je pense bien que vous avez entendu tout à l’heure qu’il est nécessaire que le masque arrive en complément d’une ventilation efficace mais bon, pour répondre clairement à votre question, effectivement on orientera sur du ffp3.

Participante : Oui, bien sûr. C’était en plus de ventilation parce que dans les magasins de bricolage, j’ai pu observer certains collaborateurs qui ne portent, malgré qu’il y ait la ventilation, que le masque chirurgical puisque ils ont une interaction avec le client donc c’est vrai qu’à un moment donné, ils avaient, vous savez des masques double flux avec des cartouches et ils ne pouvaient plus, en fait, ils étaient en train de jongler entre : je renseigne le client avec mon masque chirurgical et je remets ma protection avec la découpe et, donc, c’est pour ça que je vous posais cette question si le masque ffp2 ou donc le ffp3 était réglementaire, pouvait les protéger en plus bien entendu de la filtration.

Pierre Auger : De toutes façons, on n’a jamais tort en visant le niveau de protection le plus important, après, il est vrai, vous faites bien de le soulever, que l’effet COVID a justement produit son effet et, on a tendance à jongler comme vous le dîtes, entre le masque chirurgical qui est là effectivement pour maitriser le risque biologique et en contact avec les collègues ou avec la clientèle, bon  néanmoins, le risque poussière de bois doit être bien pris je dirais à sa juste valeur au moment où on retourne à l’activité émissive.

Participante : Ok, super, merci. J’ai une question mais ça n’a rien à voir avec la poussière de bois, mais vous allez peut-être pouvoir me renseigner c’est sur la découpe. Est-ce que, comment je peux avoir le taux de décibels dans une découpe d’un grand magasin ?

Pierre Auger : Alors, vous voulez dire en anticipation par rapport à l’acquisition d’une machine ou par rapport à une situation déjà existante ?

Participante : Par rapport à une situation actuelle.

Pierre Auger : Alors, il y a plusieurs solutions, je dirais, en fonction aussi d’un niveau de précision attendu mais vous pouvez vous tourner, par exemple, comme c‘était dit tout à l’heure vers la Cramif ou Auvergne la Carsat en l’occurrence pour éventuellement demander, voir s’il est possible de faire intervenir le centre de mesures physiques qui pourra faire des mesures ; vous avez aussi pertinemment un service de santé au travail qui doit pouvoir vous orienter sur ces sujets soit en ayant ces compétences en interne, c’est généralement le cas, après s’il s’agit d’avoir un niveau, je dirais, une première idée, il y a des dispositifs qui permettent de prendre des mesures, pour je dirais, objectiver, mais, après, forcément vous aurez pas de mesures extrêmement fiables et précises en utilisant du matériel grand public, si j’ose dire.

Participante : D’accord, ok, merci beaucoup.

Pierre Auger : Je vous en prie. Alors, vous aurez noté dans la diapositive « Pour aller plus loin » un webinaire qui se tiendra donc demain après-midi même heure je crois, et donc qui sera un petit peu plus large sur les questions liées aux activités menuiseries. Donc, si aujourd’hui on était spécifiquement dédié dans le discours aux activités bricolage et en fait découpes de bois à l’utilisation de scies à panneaux, demain, seront abordées les questions effectivement encore une fois de scies à panneaux mais bien plus brièvement et l’ensemble des machines et des procédés communément rencontrés dans les menuiseries. Si vous êtes intéressé, n’hésitez pas à vous inscrire.

Aude Bogey : Moi, j’avais une question concernant un devis. Donc, voilà, j’ai un devis pour renouveler ma scie à panneaux, pour renouveler mon installation de ventilation, est-ce que c’est possible de faire appel à la Cramif ou à la Carsat pour qu’ils me conseillent, en fait, par rapport à ce devis-là ?

Sébastien Bourges : Gautier, est-ce-que tu veux répondre ?

Gautier Blondeel : Ah oui je veux bien. On peut toujours faire appel à la Carsat ou à la Cramif pour un avis technique. Après, sur les devis de ventilation, j’ai envie de dire, qu’il est toujours nécessaire d’aller sur place, pour, quand même, se rendre compte des possibilités techniques et de l’installation pour savoir qu’est ce qui va être réellement mis en place et dans quelle configuration parce que la configuration d’une installation de ventilation est toujours unique et un avis sur pièces c’est toujours délicat en ventilation. Alors, il y a des grands principes dans les devis, il y a des items qu’on demande qui doivent être très précis sur l’engagement des fournisseurs et sur les solutions apportées sur les installations de dépoussiérage de bois mais, je pense qu’une visite sur site est toujours nécessaire pour surtout pas se planter, ça je pense que voilà, quand on fait une demande pour une aide technique, un avis sur pièce effectivement c’est intéressant pour voir certains points qui seraient manquants mais il paraît nécessaire quand même d’aller toujours sur place faire une visite. Voilà, il faut le détail de ce qu’on demande dans les devis ou pas ?

Aude Bogey : Pourquoi pas

Sébastien Bourges : Comme tu veux. Si tu penses que c’est intéressant à préciser.

Gautier Blondeel : Donc, ce qu’on demande dans les devis, généralement, c’est un schéma de l’installation, ce qu’on demande, c’est un engagement sur les vitesses d’air attendues dans les réseaux, les débits, et, ce qu’on demande aussi c’est avoir donc un dossier technique avec certificat de conformité et les valeurs de référence à la mise en route, pour savoir quelles étaient les vitesses d’air dans les réseaux. Voilà principalement ce qu’on demande.

Sébastien Bourges : Dans les réseaux, tu l’avais rappelé, c’est bien entre 20 et 25 mètres/seconde ?

Gautier Blondeel : Voilà c’est ça. Alors, bon, après, de manière plus générale, sans parler des poussières de bois, on peut descendre à 18 mètres/seconde et on peut monter jusqu’à 28 mètres/seconde mais ça dépend des…, ça c’est pour d’autres installations mais pour les poussières de bois, c’est compris entre 20 et 25 sachant qu’une installation de dépoussiérage c’est pas une installation qui est fixe, en fait, à son origine le dépoussiérant n’est pas encrassé donc il délivre plus de débit et au bout de deux trois mois d’utilisation, le dépoussiéreur s’est donc encrassé et donc là il atteint un autre palier et donc généralement quand on vient contrôler une installation il faut pas la contrôler, on va dire, direct à sa mise en route parce qu’on peut atteindre des débits correct et puis deux, trois mois après, on peut redescendre sur des débits beaucoup plus faibles, donc, il faut toujours attendre deux mois d’utilisation pour avoir, voilà, une idée des débits qui vont perdurer pendant quelque temps. Est-ce que j’ai bien répondu ?

Sébastien Bourges : Oui, c’est très bien. Et, si du coup, Gautier on voit visuellement un dépôt de poussières dans la canalisation en elle-même, ça veut dire que la vitesse n’est pas adaptée ?

Gautier Blondeel : Alors, c’est vrai qu’il peut avoir à des jonctions, des trappes de visite après des coudes et c’est vrai, que là, on peut s’apercevoir dans ces trappes de visite, bon, c’est pas tout le temps, ou alors sinon quand on tape sur le réseau, on peut entendre que c’est sourd, donc, effectivement, il y a de la sédimentation. Cette sédimentation donc, elle a plusieurs effets négatifs, et un, c’est que, on monte en masse dans les réseaux, ça veut dire que les supportages de réseaux peuvent lâcher et donc, là, on peut avoir un accident grave sur un salarié, parce qu’un réseau de une tonne lui tombe dessus, ça pourrait arriver parce que la sédimentation est telle du réseau que, en fait, les supports lâchent parce qu’ils sont pas tenus pour tenir cette masse et sur l’exposition, et bien, effectivement, plus on diminue la section aspirante, effectivement, plus le débit est faible, donc, il suffit pas de prendre qu’une mesure de vitesse d’air, en fait, parce qu’en fait, on peut prendre une vitesse et puis, en fait, on se rend compte qu’on est  à 20 mètres/seconde, mais, en fait, on ne se rend pas compte qu’on est sédimenté donc, en fait, il y a des règles pour faire des vitesses d’air, il ne faut pas prendre qu’un point en fait, il faut faire tout le parcours du réseau et faire une moyenne de vitesse et là, on pourrait s’apercevoir, effectivement qu’on a un problème et, moins on a de débit et moins on a de vitesse et plus on sédimente et plus on expose les salariés et c’est pour ça qu’il faut qu’il y ait toujours une visite annuelle au minimum des installations de dépoussiérage pour détecter ce type de problème.

Mélanie Gérard : Aude, je viens de me rendre compte, enfin on vient de me le dire le tchat  n’est pas disponible.

Aude Bogey : Ah, d’accord, alors …

Participant : J’ai deux petites questions, si vous me permettez

Aude Bogey : Allez-y monsieur

Participant : Je voulais savoir s’il existait un cahier des charges un peu standard qui permettrait de couvrir même s’il faut ajuster la configuration des locaux au moins 80% des besoins et c’est pareil pour le contrat de maintenance, est-ce qu’il y a une liste d’opérations un peu standardisées à opérer sur chaque installation quel que soit le type d’équipement en plus des préconisations constructeur bien sûr. Parce que, souvent, c’est compliqué sur la partie contrat de maintenance, on peut avoir un peu tout et n’importe quoi sur…  proposé par un prestataire et pareil pour un cahier des charges, pour un commerçant indépendant c’est un peu compliqué aussi à vérifier que c’est bien, ça correspondra bien aux besoins au final, et, donc, il peut aussi avoir pas assez ou trop d’équipements, trop d’installations trop onéreuses.

Sébastien Bourges : Alors, qui veut bien répondre là-dessus, sur cette question ?

Gautier Blondeel : Moi, je veux bien répondre sur le cahier des charges. Oui, il existe un cahier des charges et bien évidemment, de dépoussiérage sur les installations de poussières de bois, en partie sur les ED INRS.  Alors, c’est vrai que c’est des documents qui sont un petit peu lourd dans le sens où ils sont assez épais donc, quelque chose de plus restreint on pourrait vous le fournir si vous le souhaitez. A titre personnel, j’ai fait un cahier des charges un peu plus light que je mets dans les courriers de visite et, pour le cahier des charges de maintenance, j’ai pas de documents, j’ai pas connaissance d’un document synthétique à part, effectivement , les notices d’utilisation des constructeurs ; ça pourrait être quelque chose à construire.

Sébastien Bourges : Merci. Il y a quelques points de vigilance, quand même à avoir ans le cahier des charges par rapport à votre installation, c’est, notamment, vis-à-vis du dépoussiéreur, il doit être situé à l’extérieur, donc, ça c’est un point important, proscrire l’installation à l’intérieur de l’atelier donc, ça on ne doit pas en trouver, on est vraiment sur l’installation du dépoussiéreur à l’extérieur. Le rejet de l’air après la filtration, il doit s’effectuer également à l’extérieur des locaux de travail : on ne doit pas avoir de réintroduction de cet air empoussiéré dans les locaux de travail, ;  faire attention aussi à la disposition de ce rejet, qu’il ne soit pas placé à proximité d’une ouverture : d’un ouvrant, d’une fenêtre, par exemple, le courant d’air voilà vous avez la réintroduction des poussières dans l’atelier. L’intervention pour la vidange des récipients de collecte de poussières, ça aussi, ça doit être conditionné à l’arrêt systématique de l’installation, parce que le risque ATEX est notamment présent surtout lors du décolmatage des filtres à manches. Il ne faut pas modifier la fréquence et le paramétrage du décolmatage parce que un temps plus long entre deux décolmatages ça augmenterait la quantité de poussières dans le filtre et puis, ces récipients de collecte, ils doivent être vidangés régulièrement alors, à vous voir peut-être dans un cahier des charges, avoir un détecteur pourquoi pas de niveau et puis d’arrêt de l’installation quand vous arrivez à ce niveau-là.  Donc, idéalement le remplissage, il doit se faire au deux tiers et, effectivement, ça devrait empêcher le démarrage de la machine qui est connectée au réseau d’aspiration. Donc voilà, il y a des points essentiels qui peuvent être intégrés effectivement à un cahier des charges et dans votre évaluation du risque aussi bien pour la protection respiratoire donc des salariés que pour le risque ATEX, il faut prendre les deux en considération.

Pierre Auger : Alors, je peux vous indiquer également une référence une référence d’un ED de l’INRS a  priori version plus synthétique que celle que tu as évoqué Gautier tout à l’heure qui était une aide à la rédaction de cahier des charges assez généraliste vis-à-vis de la ventilation d’une manière globale donc ? je vous invite à noter ED6100 donc téléchargeable sur le site de l’INRS et qui s’intitule : « Installations d’aspiration de poussières de bois sur les scies à panneaux des enseignes de bricolage, aide à la rédaction d’un cahier des charges », il me semble que c’est exactement ce que vous cherchiez par votre question, Monsieur.

Mélanie Gérard : il y a une question sur le tchat, maintenant qu’il est opérationnel.

Pour les magasins qui font peu de découpes. Est-ce vous rencontrez des problèmes pour l’installation de systèmes tels que ceux qu’on attend dans le DTE ou alors est-ce les magasins préfèrent se tourner vers un arrêt de l’activité de découpes ?

Aude Bogey : Qui veut bien répondre ?

Pierre Auger : Alors, les pieds dans le plat, c’est une question pour les animateurs, on est d’accord, donc, c’est des choix stratégiques de chaque entreprise je dirais, effectivement, devant les enjeux que représentent les poussières de bois, on a parlé des différents risques de maladies professionnelles, on a parlé des dimensions de risque d’explosion, lorsqu’il y a des niveaux à respecter, je dirais réglementairement, ça représente forcément des efforts et notamment des coûts importants et on a vu tout à l’heure que le premier des principes généraux de prévention, c’est d’éviter le risque, alors, effectivement, en arrêtant la découpe et bien on arrête de générer des poussières de bois, donc, on supprime l’exposition. D’un point de vue prévention, c’est effectivement ce qui se fait de plus efficace, il est tout à fait entendu que dans un souci de pérennité de l’entreprise, de satisfaction du client ça peut être négatif pour une entreprise de supprimer cette activité et, dans le cas, où du coup, on choisit de continuer à la mettre en œuvre, et bien il faut chercher à la mettre en œuvre de la manière la plus sécurisée possible, de la manière la plus performante possible. Pour des enseignes, je sais pas de quel type d’entreprise, de quelle enseigne provient la personne qui a posé la question, il est évident que pour des grandes enseignes bien connues nationalement, il n’est pas question de supprimer ce service qui est fortement attendu par les clients, qui n’est pas nécessairement d’ailleurs une activité fortement rentable même si elle est facturée mais je crois pas que ce soit la rentabilité qui motive la poursuite de cette activité, c’est bien le fait de garder des clients en satisfaisant à leur besoin de réaliser des découpes de premier niveau. J’ai bien répondu à la question ou pas ?

Mélanie Gérard : Oui, a priori oui et on te remercie.

Question : Pour les magasins qui ne pourraient pas mettre de systèmes d’aspiration à l’extérieur, comment faire ?

Gautier Blondeel : Je veux bien répondre. Donc, si vous êtes dans l’impossibilité de mettre un dépoussiéreur à l’extérieur, on va vous demander de le mettre dans un local spécifique coupe-feu deux heures et avec une ventilation générale de ce local et le rejet, en revanche, doit se faire à l’extérieur des locaux. Après, se pose le problème de l’évent d’explosion donc, soit, vous ne pouvez pas le mettre à l’extérieur mais vous pouvez mettre une gaine de décharge qui permet de sortir la surpression à l’extérieur, soit, vous êtes dans l’obligation de mettre un évent indoor coupe-flammes avec un volume spécifique de votre local permettant de casser la flamme en cas d’ouverture. Voilà, j’espère que j’ai été clair, dites-moi.

Mélanie Gérard : C’est très clair Gautier.

Pierre Auger : C’est marqué c’est presque clair, du coup …

Gautier Blondeel : Je veux bien un peu pousser, dites-moi ce qui est presque clair

Aude Bogey : N’hésitez pas à prendre la parole.

Gautier Blondeel : Non mais c’est clair, ce qui est clair c’est que ce n’est pas simple. C’est pour ça que je disais tout à l’heure, il faut toujours une visite pour se donner une idée de la configuration des installations de dépoussiérage qui sont d’une manière générale assez uniques et avec un avis sur pièces c’est toujours compliqué de se rendre compte de la configuration. Bon, aujourd’hui il existe quand même beaucoup de solutions techniques, alors c’est vrai, plus ou moins onéreuses, mais,  il y a toujours possibilité de faire. Après, c’est sûr, il faut créer un local spécifique avec une contrainte de ventilation générale supplémentaire, d’accès avec des portes coupe-feu pour pouvoir aller chercher les déchets, la gaine d’évent qu’il faut mettre à l’extérieur et le rejet de l’air filtré à l’extérieur, ça on peut pas y couper et, vraiment, si on est en sous-sol dans la région parisienne où on a mis un dépoussiéreur et on a aucune autre possibilité que de mettre un évent indoor effectivement, c’est la seule solution. Par contre, si vous avez vraiment aucune possibilité de mettre la gaine de rejet d’air à l’extérieur, ce qu’on va vous demander, on ne va pas laisser ça en l’état, je pense qu’on va vous demander donc une filtration absolue et ça va générer des puissances installées supplémentaires donc, voilà votre installation sera en termes de pièces détachées onéreuses et en termes de coût en puissance consommée et installée plus onéreuse, on peut toujours faire mais après ça dépend des sous qu’on met mais voir après on arrête l’activité, s’il y a vraiment zéro possibilité et après, si vous êtes une entreprise de moins de 200 salariés, il y a toujours des aides possibles. Cela dit, je ne suis pas sûr que la Cramif aidera s’il n’y a pas une solution de rejet vers l’extérieur.

Aude Bogey : Y-a-t-il encore des questions ? Par tchat ou à l’oral ? Moi, j’aurais une question sur : est-ce qu’il faut un dossier d’installation en fait ? Et qu’est-ce que c’est ?

Gautier Blondeel : Je réponds. Un dossier d’installation, c’est un dossier avec tous les certificats de conformité de l’installation qui soient CE et ATEX, c’est les pièces détachées, c’est la notice pour le changement des pièces, et c’est les valeurs de référence, prises de mesures à la mise en service. Voilà un dossier d’installation, il faut savoir que ce dossier d’installation, c’est aussi réglementaire, c’est dans les registres de sécurité des entreprises. Il y a un onglet ventilation, désenfumage et ventilation donc c’est quelque chose de réglementaire qu’il faut suivre annuellement, la vérification des installations de ventilation. Voilà, donc il y a et l’onglet ventilation dans le registre  de sécurité, après, si vous avez d’autres systèmes, il faut faire un dossier d’installation des installations de ventilation de votre entreprise, donc, spécifique avec tous les systèmes de ventilation et après, il y a les dossiers de chaque installation et notices d’utilisation que les fournisseurs vous doivent.

Sébastien Bourges : On retrouve le schéma de principes dedans Gautier ?

Gautier Blondeel : On peut mais ce n’est pas une obligation le schéma de principes, je ne crois pas. Alors, d’une installation généralement, il y a le schéma mais après c’est souvent des notices d’utilisation avec les schémas de démontage des pièces mais ça arrive que dans une installation il y a aussi les schémas pour les très bons installateurs, il y a toujours un schéma.

Sébastien Bourges : Ce qu’il ne faut pas oublier non plus c’est la maintenance périodique des équipements, c’est un point important.

Aude Bogey : Vas-y Gautier, tu voulais compléter ?

Gautier Blondeel : Oui, alors, suivant les systèmes de dépoussiérage, donc, il y a la maintenance périodique, ça dépend un peu aussi de l’utilisation des installations parce que plus on utilise l’installation, plus les médias s’usent et donc plus il faut changer les médias mais après il y a des installations, elles peuvent tenir 4 ans sur les médias mais après il y a d’autres points à regarder c’est pour ça qu’il faut passer tous les ans comme le graissage des paliers, puis même voir les dysfonctionnements, c’est vrai qu’il y a des systèmes de dépoussiérage qui, en tous cas pour les médias filtrants, peuvent tenir extrêmement longtemps suivant le taux d’utilisation de ces installations.

Sébastien Bourges : On a noté que pour les constructeurs il y a les prescriptions qui sont précisées aussi.

Gautier Blondeel : Sur le temps d’utilisation ?

Sébastien Bourges : Oui, tout ce qui peut être prescriptions concernant la maintenance en fonction de l’utilisation, du temps, etc …

Aude Bogey : Y-a-t-il encore une dernière question ? Sinon, nous arrivons à la fin de ce webinaire. Ce webinaire prend fin, du coup, nous vous remercions pour votre participation, donc, pour toute question complémentaire donc, n’hésitez pas à envoyer la question sur l’adresse risqueschimiquespros.cramif@assurance-maladie.fr ou également prendre contact bien sûr avec l’agent de service prévention qui suit votre établissement. Cette présentation sera mise à disposition donc sur le site internet de la Cramif dans les prochains jours et un mail sera adressé à l’ensemble des participants présents au webinaire donc avec un lien vers le webinaire. Nous vous donnons rendez-vous au prochain webinaire risques chimiques organisé par la Cramif donc prévu le 18 mai demain donc concernant poussières de bois et menuiserie et puis également les 16 et 18 juin donc il y a des webinaires qui sont à destination des entreprises du secteur des  BTP sur les thématiques de la silice cristalline pour le 16 juin matin et du plomb pour le 18 juin matin. Donc, nous vous remercions pour votre participation et n’hésitez pas à revenir vers nous pour toute question. Merci beaucoup et à bientôt.