Transcription de la vidéo Sécurité et prévention dans le secteur auto : entretien avec P. Perrot (Cramif – EquipAuto 2025)

- Bonjour Philippe, vous êtes ingénieur-conseil à la direction des risques professionnels de la Cramif, la Cramif qui est la caisse régionale d'assurance maladie d'Île-de-France.
Pour commencer, est-ce que vous pouvez nous présenter brièvement la Cramif, quel est son rôle, quelles sont ses missions, notamment au service des entreprises ?

 

- Oui, bonjour Marine. Donc, la Cramif, c’est le relai en région de l’Assurance Maladie - Risques professionnels. C’est la branche de la Sécurité sociale qui s’occupe de la santé et de la sécurité au travail tout simplement. Et son rôle, c’est d’aider à éviter les accidents et les maladies professionnelles, d’accompagner les victimes quand il y a un accident qui survient ou une maladie, et de fixer les cotisations qui vont servir à financer cette protection.

- Nos équipes, qui peuvent être des ingénieurs-conseils, des contrôleurs, accompagnent les entreprises dans tous les secteurs d’activité pour mieux les aider à prévenir les risques professionnels et à mettre en place des mesures de prévention visant à diminuer le risque dans l’entreprise.

 

- Vous, Philippe, vous intervenez particulièrement dans le secteur des garages et de la réparation automobile. Est-ce que vous pouvez nous expliquer, nous présenter quels sont les risques majeurs dans ce domaine ?
 

- Oui bien entendu. On a les risques liés aux troubles musculosquelettiques qui représentent une part importante avec les manutentions manuelles. Donc quels sont-ils ?
On peut avoir des postures contraignantes avec des compagnons qui vont être à genoux, recourbés au sol, ou lors d’activités telles que des activités de ponçage.
On a également les risques de chutes, soit des chutes de plain-pied avec des souillures qui peuvent être au sol et engendrer des glissades, ou des sols encombrés. Et puis on a les chutes de hauteur qui peuvent être dues à des chutes d’escabeau lors des opérations de nettoyage ou des chutes dans les fosses notamment.

 

- C’est un secteur qui est confronté à de nombreux risques. Et quelles sont les conséquences de ces risques sur la santé des salariés et sur l’activité d’un garage ?
 

- Si l’on prend l’exemple des troubles musculosquelettiques : une pathologie de l’épaule par exemple, c’est en moyenne 300 jours d’arrêt. Et c’est une moyenne.
Donc ça veut dire que durant ce laps de temps, on va avoir une personne qui va être absente, avec une charge de travail nécessairement accrue pour les compagnons qui restent, avec une surcharge que, vraisemblablement, il va être difficile d’absorber, donc un décalage dans le planning, avec évidemment une incidence sur les coûts pour l’entreprise puisqu’elle pourra difficilement pallier cette absence compte tenu des compétences de la personne.
Et ça engendre aussi des retards sur le planning qui peuvent induire des risques psychosociaux.

 

- Justement, face à toutes ces conséquences pour la santé des salariés, pour l’activité d’un garage, l’Assurance Maladie - Risques professionnels accompagne ces entreprises pour réduire ces risques. Mais quelles actions et dispositifs vous mettez, au sein de la Cramif, en place pour pallier ces risques-là ?
 

- On peut aider les entreprises à établir des diagnostics, mais on peut également les aider dans le cadre de formations spécifiques.
Par exemple, sur des formations sur les risques chimiques, sur l’accompagnement dans la prise en compte du risque psychosocial.

Et puis, on finance également des matériels qui peuvent aider des entreprises à diminuer, voire à éliminer des risques, notamment sur la partie du risque ergonomique, où on va financer des matériels spécifiques dans le secteur de l’automobile.
 

- On les voit qui s’affichent là, justement, ces matériels. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur cet équipement qui est financé ?
 

- Dans les aides que j’évoquais, on a des subventions sur le captage des gaz d’échappement, notamment des fumées diesel.
On va avoir des aides sur de la ventilation, de la mise en place de captages de ventilation, par exemple pour les cabines de peinture, pour les laboratoires de peinture ou encore les aires de préparation pour le ponçage dont je parlais.

- On a une aide également sur l’acquisition de matériel qu’on appelle « risque chimique équipement », où on va financer, par exemple, pour ce secteur-là, des armoires de sécurité où l’on va stocker des produits chimiques, mais également des aspirateurs avec des classes de filtration.

- Et sur l’aide dite « risque ergonomique », on a vraiment beaucoup de matériels, dont ceux qui sont affichés derrière moi : le pont élévateur de véhicules destiné aux VUL, mais également à des véhicules de moins de 3 tonnes simple, type moto ou quad. On va avoir les démonte-roues, les démonte-pneus, avec des systèmes de troisième main et de levage de la roue. On va avoir des équilibreuses aussi, avec un système également de lève-roue. On a des matériels tels que les tables élévatrices qu’on peut retrouver dans différents secteurs d’activité, dont l’automobile. On va avoir des autolaveuses aussi, pour éventuellement s’occuper du nettoyage de surface de vente.

- Il y a vraiment beaucoup de matériels, dont certains, comme je l’ai évoqué, qui sont destinés au secteur de l’automobile.

 

- Ces matériels, ces équipements sont finançables par la fameuse subvention Prévention des risques ergonomiques. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur cette subvention ? Comment est-ce qu’elle fonctionne ? Quelles sont les conditions d’éligibilité ? Et quelles démarches une entreprise, un garage, doit effectuer pour en bénéficier ?
 

- Toutes ces aides sont accessibles via Net-Entreprises.
Quand une entreprise veut connaître l’ensemble des aides auxquelles elle a droit, elle va sur ce site-là. Elle aura pour son établissement, ou pour un établissement donné si elle en a plusieurs, l’ensemble des aides accessibles.

- L’aide liée aux risques ergonomiques, c’est une aide qui s’adresse à l’ensemble des entreprises, quel que soit le nombre de salariés, avec un montant de financement à hauteur de 75 000 euros. Je vais y revenir, parce qu’il y a des différences après en fonction du nombre de salariés. Et on finance à hauteur de 70 % les équipements.

- Cette aide est divisée en 4 parties :

  • Une première partie avec un plafond à 25 000 euros, où on va financer le matériel que j’évoquais, mais aussi des formations et diagnostics.
  • Une seconde partie également avec un plafond à 25 000 euros, où on va financer des actions de sensibilisation, type format événementiel pour les entreprises qui veulent attirer l’attention sur ce risque-là.
  • On a l’aménagement du poste de travail dans le cadre de la prévention de la désinsertion professionnelle, où là, c’est en lien avec le service de santé, le médecin du travail.
  • Et on a un quatrième point, qui est le financement de salaire de préventeur à hauteur de 8 235 euros, qui là est valable une fois pour l’entreprise sur la période 2024-2027, mais qui permet d’aider les entreprises sur des personnes avec ces compétences-là.

Donc on a 4 pavés. La différence va être que sur une entreprise de moins de 200 salariés, elle pourra cumuler jusqu’à 75 000 euros d’aides, donc 25 000 pour chacun des éléments que j’ai énoncés auparavant, alors qu’une entreprise de plus de 200 salariés aura un plafond total de 25 000 euros.

 

- J’affiche à l’instant juste derrière vous les modalités de contact et également le lien pour en savoir plus sur cette subvention Prévention risques ergonomiques pour les entreprises, les garages qui souhaiteraient passer à l’action dès à présent. Merci beaucoup pour votre participation et à bientôt.
 

- Merci à vous, à bientôt, au revoir.